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Fiat se réorganise pour franchir un cap

Publié le 30 avril 2010

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
Le plan 2010-2014 présenté par Sergio Marchionne doit conduire le constructeur italien et Chrysler à franchir le cap des 6 millions de véhicules. De plus, le groupe turinois va également évoluer puisque les activités non automobiles...
...de Fiat Auto vont être regroupées dans une nouvelle société baptisée Fiat Industrial, qui sera cotée en bourse d'ici la fin de l'année.

Comme pour confirmer le vent du changement, avant même l'annonce du plan de Sergio Marchionne, John Elkann, le petit-fils de l'"avvocato" Gianni Agnelli (décédé en 2003) et vice-président depuis 2004, a remplacé Luca di Montezemolo à la tête du Groupe Fiat depuis 2004. Ce dernier reste toutefois président de Ferrari, un poste qu'il occupe depuis 1991. Le jeune héritier de 34 ans s'est dit "fier et heureux" d'accéder à ce poste. Une suite logique puisqu'il était, depuis 2008, le président d'Ifil, devenu Exor, la holding regroupant toutes les participations de la famille Agnelli, dont les 30 % du capital de Fiat. Puis, il faut noter qu'il siégeait au conseil d'administration depuis 1997. Cependant, ce poste ne l'a pas empêché de réaliser une sorte de parcours initiatique dans l'entreprise, à l'image de la famille Michelin. En effet, il a occupé diverses fonctions dans l'entreprise, que ce soit dans l'usine de Tichy en Pologne ou dans une succursale de Fiat France dans le Nord du pays. Bien qu'à 34 ans John Elkann incarne l'avenir de Fiat, ce futur s'est également dessiné durant la présentation de Sergio Marchionne. Le patron du constructeur italien a effectivement annoncé le lendemain de cette nomination un vaste plan industriel couvrant la période 2010-2014.

Naissance de Fiat Industrial

Depuis longtemps, le bruit d'une séparation de l'activité automobile du reste du groupe Fiat courait. Finalement ce sont les activités industrielles qui seront regroupées en une entité baptisée Fiat Industrial. D'ici la fin de l'année, cette société sera cotée à la bourse de Milan. Elle regroupera Iveco, CNH (engins agricoles et de construction) et les activités industrielles de Fiat PowerTrain Technologies. Les marques automobiles Fiat, Lancia, Afla Romeo, Ferrari et Maserati ainsi que Magneti Marelli et les autres activités de Fiat PowerTrain Technolologies vont poursuivre leur cohabitation dans la même branche. La famille Angelli restera maître à bord, puisqu'elle détiendra également 30 % du capital de Fiat Industrial étant donné que les actionnaires du groupe Fiat recevront une action de la nouvelle société. "Avec cette structure, les deux groupes auront la liberté de poursuivre les meilleurs choix stratégiques, y compris des alliances potentielles" a indiqué Sergio Marchionne. Ce sera même l'occasion de donner encore plus de chance de réussite aux alliances actuelles comme celle avec Chrysler.

6 millions d'unités en 2014

Fiat et Chysler devraient représenter, selon Sergio Marchionne, 6 millions d'unités à l'horizon 2014. Le seuil "de survie dans la jungle de l'industrie automobile", selon lui.
Un volume qui devrait conduire Fiat à produire 3,8 millions d'unités contre 2,2 aujourd'hui. Une augmentation de production qui passera par l'Italie où elle va doubler. L'administrateur délégué du groupe italien a même annoncé des embauches dans le pays alors que de nombreux observateurs craignaient l'inverse. Pour ce faire, Fiat va lancer 34 nouveaux modèles d'ici 2014, dont 13 seront assemblés par Chrysler en Amérique du Nord et au Mexique. Par ailleurs, 17 modèles existants seront face-liftés d'ici cette date. Comme attendu, les marques Chrysler et Lancia seront complètement intégrées, mais il est encore trop tôt pour connaître la répartition des marchés entre chacune d'entre elles. Autre confirmation : Alfa Romeo sera de retour aux Etats-Unis en 2012. Au chapitre financier, les objectifs sont également ambitieux puisque le patron de Fiat souhaite atteindre 4,8 à 5 milliards de bénéfice en 2014 contre un proche de l'équilibre en 2009. Le chiffres d'affaires devrait être au diapason, selon lui, avec un objectif de 93 milliards d'euros à cette même date, dont 64 milliards pour les seules activités automobiles. Un ensemble d'éléments qui devrait permettre au groupe de réaliser 1,5 milliard d 'économie sur cette même période.

Baisse des volumes attendue en 2010

En attendant, le début d'année 2010 montre une amélioration des résultats, même si Sergio Marchionne continue d'assurer que cet exercice sera difficile, avec notamment une baisse de 11,5 % des ventes Fiat VP et VUL. Un total estimé à 1,93 million cette année contre 2,151 en 2009. Après un trimestre d'activité, les comptes de Fiat affichent une perte nette de 21 millions d'euros à comparer avec 411 millions perdus sur la même période l'an dernier. Le bénéfice courant est quant à lui positif avec 352 millions contre une perte courante de 48 millions un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a progressé de 14,7 % à 12,926 milliards.

Quant à Chrysler, qui depuis Cerberus ne publiait plus ses comptes, le groupe a communiqué ses résultats pour l'année 2009 et le premier trimestre 2010. En 2009, du 10 juin (sortie du Chapter 11) au 31 décembre, le constructeur américain a perdu 3,78 milliards de dollars. Sur les trois premiers mois de cet exercice, Chrysler affiche encore une perte de 197 millions de dollars. Cependant, malgré ce dernier chiffre, le résultat opérationnel du groupe est repassé dans le vert, à 143 millions de dollars, notamment grâce à des réductions de coûts.

Photo : La mise en place du plan 2010-2014 devrait permettre à Fiat et Chrysler, selon Sergio Marchionne, de totaliser 6 millions de ventes.

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