Fiat se réorganise pour franchir un cap
Comme pour confirmer le vent du changement, avant même l'annonce du plan de Sergio Marchionne, John Elkann, le petit-fils de l'"avvocato" Gianni Agnelli (décédé en 2003) et vice-président depuis 2004, a remplacé Luca di Montezemolo à la tête du Groupe Fiat depuis 2004. Ce dernier reste toutefois président de Ferrari, un poste qu'il occupe depuis 1991. Le jeune héritier de 34 ans s'est dit "fier et heureux" d'accéder à ce poste. Une suite logique puisqu'il était, depuis 2008, le président d'Ifil, devenu Exor, la holding regroupant toutes les participations de la famille Agnelli, dont les 30 % du capital de Fiat. Puis, il faut noter qu'il siégeait au conseil d'administration depuis 1997. Cependant, ce poste ne l'a pas empêché de réaliser une sorte de parcours initiatique dans l'entreprise, à l'image de la famille Michelin. En effet, il a occupé diverses fonctions dans l'entreprise, que ce soit dans l'usine de Tichy en Pologne ou dans une succursale de Fiat France dans le Nord du pays. Bien qu'à 34 ans John Elkann incarne l'avenir de Fiat, ce futur s'est également dessiné durant la présentation de Sergio Marchionne. Le patron du constructeur italien a effectivement annoncé le lendemain de cette nomination un vaste plan industriel couvrant la période 2010-2014.
Naissance de Fiat Industrial
6 millions d'unités en 2014
Fiat et Chysler devraient représenter, selon Sergio Marchionne, 6 millions d'unités à l'horizon 2014. Le seuil "de survie dans la jungle de l'industrie automobile", selon lui.
Un volume qui devrait conduire Fiat à produire 3,8 millions d'unités contre 2,2 aujourd'hui. Une augmentation de production qui passera par l'Italie où elle va doubler. L'administrateur délégué du groupe italien a même annoncé des embauches dans le pays alors que de nombreux observateurs craignaient l'inverse. Pour ce faire, Fiat va lancer 34 nouveaux modèles d'ici 2014, dont 13 seront assemblés par Chrysler en Amérique du Nord et au Mexique. Par ailleurs, 17 modèles existants seront face-liftés d'ici cette date. Comme attendu, les marques Chrysler et Lancia seront complètement intégrées, mais il est encore trop tôt pour connaître la répartition des marchés entre chacune d'entre elles. Autre confirmation : Alfa Romeo sera de retour aux Etats-Unis en 2012. Au chapitre financier, les objectifs sont également ambitieux puisque le patron de Fiat souhaite atteindre 4,8 à 5 milliards de bénéfice en 2014 contre un proche de l'équilibre en 2009. Le chiffres d'affaires devrait être au diapason, selon lui, avec un objectif de 93 milliards d'euros à cette même date, dont 64 milliards pour les seules activités automobiles. Un ensemble d'éléments qui devrait permettre au groupe de réaliser 1,5 milliard d 'économie sur cette même période.
Baisse des volumes attendue en 2010
Quant à Chrysler, qui depuis Cerberus ne publiait plus ses comptes, le groupe a communiqué ses résultats pour l'année 2009 et le premier trimestre 2010. En 2009, du 10 juin (sortie du Chapter 11) au 31 décembre, le constructeur américain a perdu 3,78 milliards de dollars. Sur les trois premiers mois de cet exercice, Chrysler affiche encore une perte de 197 millions de dollars. Cependant, malgré ce dernier chiffre, le résultat opérationnel du groupe est repassé dans le vert, à 143 millions de dollars, notamment grâce à des réductions de coûts.
Photo : La mise en place du plan 2010-2014 devrait permettre à Fiat et Chrysler, selon Sergio Marchionne, de totaliser 6 millions de ventes.
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