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Féminisation des équipes dirigeantes : les entreprises françaises encore loin du compte

Publié le 14 février 2022

Par Romain Baly
3 min de lecture
Moins d'un tiers des 120 plus grandes sociétés tricolores répondent aux quotas fixés par la loi Rixain. Votée mi-décembre, celle-ci prévoit que les entreprises d'au moins un millier de salariés comptent 30 % de femmes à leurs postes de direction à horizon 2027 et 40 % d'ici 2030.
Si Christel Heydemann prendra le rênes du groupe Orange à compter d'avril 2022, les femmes sont encore rares à la tête des grandes entreprises tricolores ou dans leur comité de direction. ©AFP

Si l'actualité récente a mis en lumière Christel Heydemann, appelée à prendre la tête du groupe Orange et qui rejoindra, à compter d'avril 2022, Catherine MacGregor (Engie) dans le cercle très fermé des femmes dirigeantes d'entreprises du CAC 40, la féminisation des équipes de direction revêt un enjeu majeur. Les "patronnes" ne sont ainsi que 14 au sein de l'indice boursier SBF 120 (qui regroupe les 120 plus grandes sociétés tricolores, dont celles du CAC 40).

 

A plus grande échelle, une étude du cabinet de conseil Heidrick & Struggles montre que moins d'un tiers des entreprises de ce même indice compte 30 % de femmes aux postes de direction. Un "seuil" qui n'a rien d'anodin puisqu'il s'agit du quota fixé, à horizon 2027, par la loi Rixain votée mi-décembre. Ces entreprises "ont pris une longueur d'avance en anticipant cette évolution", a souligné Jennifer Flock, directrice diversité, équité et inclusion chez Heidrick Consulting.

 

200 femmes manquent à l'appel

 

Il faudrait que plus de 200 femmes accèdent à des postes de direction au sein de ces sociétés pour atteindre un quota de représentation de 40 % (sur 1 347 postes au sein des comités exécutifs), selon les calculs de Heidrick & Struggles basés sur des chiffres à fin 2021, et 78 parmi les entreprises du CAC 40.

 

Dix ans après l'adoption de la loi Copé-Zimmermann, qui imposait 40 % de femmes dans les conseils d'administration, la loi Rixain adoptée mi-décembre prévoit d'instaurer un quota de représentation parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes des entreprises d'au moins 1 000 salariés : au moins 30 % de femmes en 2027, et 40 % en 2030.

 

Des comités exécutifs "à deux vitesses"

 

Le cabinet ne manque pas de relever que chez les "accélérateurs", surnom donné aux entreprises qui ont déjà atteint les seuils de la loi, le fait d'être dirigé par une femme "a un impact". "Parmi les entreprises les plus avancées, avec déjà 40 % de femmes au comité exécutif, six d'entre elles sont dirigées par une femme", à savoir Europcar, Eutelsat, Gecina, Maisons du Monde, Nexity et Sodexo, a noté Hervé Borensztejn, de Heidrick Consulting.

 

Il est toutefois à noter qu'au sein des comités exécutifs, près de deux tiers (68 %) des femmes occupent des postes fonctionnels, à la tête de direction marketing, ressources humaines ou juridique, alors que les fonctions opérationnelles sont occupées à 86 % par des hommes. "Si on était un peu critique par rapport à ça, on dirait qu'on commence à observer des comités exécutifs à deux vitesses", regrette Hervé Borensztejn. (avec AFP)

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