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Continental veut se rendre attractif aux yeux des jeunes talents

Publié le 22 juin 2017

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
En marge du Tech Show, une semaine dédiée à la présentation d’innovations du groupe, le P-dg de Continental, Dr. Elmar Degenhart, est revenu sur certains enjeux auxquels il fait face. Le recrutement de talents, l’électrification et l’automatisation de la conduite sont au cœur des préoccupations.

 

Une semaine riche en annonces pour Continental. L’équipementier a décidé de mettre un coup de cravache pour se replacer dans la course à l’automobile de demain. C’est ainsi qu’il a officialisé son rapprochement stratégique avec Intel et Mobileye afin de devenir l’intégrateur qui livrera la solution complète aux constructeurs, BMW en tête, selon toutes vraisemblances. Pour le P-dg de Continental, Dr Elmar Degenhart, il s’agit "de pouvoir enrichir les compétences et les connaissances, en prévision des défis à relever".

 

Il ne fait aucun doute à ses yeux que la vitesse constitue un facteur clé de réussite. "Beaucoup de services sont basés sur la donnée. Il y aura des gagnants et des perdants dans les deux camps, entre les industriels automobiles et les sociétés technologiques, comme les Gafa. Il y a donc un enjeu à former des équipes avec les OEM pour ne pas rester sur la touche. Ce sera très intéressant de voir le futur de notre industrie."

 

Revenons aux compétences. Une véritable problématique pour le groupe, à en croire son numéro 1. "Le vivier de talents n’est pas très large dans le domaine de l’intelligence artificielle, observe-t-il. Il y a une véritable compétition entre les acteurs de l’industrie automobile, il nous appartient de nous rendre attractifs aux yeux des jeunes." Et pour ce faire, le P-dg va pousser à une transformation. "Nous devons gagner en réputation, en image et faire évoluer la culture d’entreprise afin de montrer aux jeunes et aux femmes ingénieurs tout l’intérêt de nous rejoindre." Une flexibilité qu’il souhaite voir appliquée dans la gestion des carrières : "Il faut leur offrir la possibilité de mener d’autres projets et même de créer des structures de prise en charge des enfants, par exemple."

 

Hybride Diesel en attendant le VE

 

Lors du Tech Show, Continental a dévoilé une partie des innovations qui animeront le stand au prochain salon de Francfort, en septembre. Il y aura notamment Cruising Chauffeur, un système d’automatisation de la conduite de niveau SAE3. Interrogé sur le sujet, Dr Elmar Degenhart se veut confiant. "Les gens pensent que les véhicules autonomes vont prendre quinze ans de plus à pouvoir évoluer dans les villes. Or, je pense que des villes comme Shangaï et Singapour, qui ont engagé des échanges avec l’industrie automobile, iront très vite. Dans dix ans, elles auront un cadre et une infrastructure favorables à l’automatisation de la conduite."

 

Continental a également révélé une nouvelle motorisation hybride Diesel, qui revendique une baisse de 60% des NoX. Bien que discutable dans un contexte d’abandon progressif annoncé des blocs Diesel, l’équipementier défend sa position. Le groupe dit réaliser un investissement de transition vers une électrification qui prendra fatalement du temps. "Nos prévisions tablent sur 10% de VE dans le total mondial des immatriculations, en 2025. Entre 2025 et 2030, les volumes de petits moteurs vont augmenter avant de décroitre, estime le P-dg de Continental. Pour se doter d’une capacité de production de véhicules électriques de plusieurs dizaines de millions d’unités, les investissements vont être énormes. L’usine Tesla dans le Nevada a nécessité entre 3 et 4 milliards de dollars et demandera deux ans de montée en régime, soit autant qu’une usine de pneus. Pour le VE, il faudra dix, vingt, voire même trente usines comme celle-ci, dans le monde. Imaginez l’investissement, le temps de montée en charge et la part de risque que cela implique. Personne ne va investir 30 milliards de dollars dans la construction simultanée de dix usines. Il faudra du temps et il nous appartient de poser les fondations, dès aujourd’hui."

 

Intérieur intelligent et pneu Premium

 

Parmi la dizaine d'autres innovations attendues à Francfort, certaines relèvent de l’habitacle. Continental souhaite faire ma démonstration d’un habitacle sophistiqué, aux "surfaces intelligentes", autrement dit capable de servir d’interface et de s’adapter en fonction du contexte de route pour garantir toujours plus la sécurité du passager. L’équipementier présentera au public le résultat de ses travaux dans l’Hexagone, notamment ce partenariat dont nous avions parlé avec Météo France.

 

Avant d’être le deuxième équipementier mondial en termes de ventes aux constructeurs (40,5 milliards de CA et un objectif affirmé de 50 milliards d’euros dans quelques années), Continental est aussi le quatrième manufacturier (10,4 milliards d’euros de CA). Il n’est donc pas surprenant d’apprendre que le groupe apportera un nouveau pneu au salon de septembre. La firme de Hanovre dévoilera le Conti Premium 6, appelé à être le fer de lance de la gamme dans les mois à venir.

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