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ZFE : BNP Paribas Mobility lance un indice de précarité pour l’Île-de-France

Publié le 12 mars 2025

Par Jean-Baptiste Kapela
5 min de lecture
Parmi les 43 agglomérations concernées par les zones à faibles émissions (ZFE), celle de la métropole du Grand Paris est sans conteste la plus restrictive. L’observatoire Cetelem brosse le portrait de l'impact du dispositif dans la région Île-de-France. De son côté, BNP Paribas Mobility lance l’indice de précarité pour synthétiser les risques d’exclusion. 
Paris ZFE
BNP Paribas Mobility a évalué l’impact de la ZFE francilienne en créant un indice de précarité automobile. ©AdobeStock-pcalapre

Lorsque l’on parle des zones à faibles émissions (ZFE), il faut apprendre à jongler entre l’écologie et le social. Pourtant, les dés sont jetés pour la Métropole du Grand Paris qui a interdit à la circulation les véhicules Crit'Air 3 au 1ᵉʳ janvier 2025. Pour rappel, le dispositif concerne 77 communes et deux millions d'automobilistes. Dans ce cadre, l'entité BNP Paribas Mobility s’est penchée sur l’impact du dispositif sur les Franciliens en créant un indice de précarité automobile pour l'agglomération parisienne. 

 

Cette valeur vise à connaître les zones dans lesquelles les ménages sont les plus touchés par l’interdiction de circulation. L’indice, qui a été conçu avec C-Ways, vise à "évaluer et synthétiser les risques d’exclusion et les difficultés des territoires" précise Barbara Blanc, directrice de la Mobilité de BNP Paribas. 

 

 

Celui-ci se compose de cinq éléments : le revenu disponible des ménages, la proximité avec la ZFE, la proportion de véhicules exclus, la densité de l’offre de transport en commun et le kilométrage annuel moyen. Ainsi, lorsque l’indice est le plus élevé, c’est qu’il y a une forte précarité. Le besoin d’un véhicule récent est alors le plus élevé et le "coût de la transition est le moins soutenable". 

 

Le nord et le sud-est fortement impactés 

 

Les voitures concernées par l'interdiction de circuler sont les modèles essence de 1997 à 2005 et diesel de 2006 à 2010, soit 440 000 véhicules (22 % des deux millions d’automobilistes circulant dans l’agglomération). Comme le précise BNP Paribas Mobility, les Crit’Air 3 sont principalement concentrées en Seine-Saint-Denis (93) et dans le Sud-Est. 

 

Crit'Air 3

©BNP Paribas Mobility

 

Le groupe précise par ailleurs que ces zones, qui concentrent les véhicules les plus anciens de la métropole du Grand Paris, sont aussi celles où les ménages ont les revenus les plus modestes. 

 

véhicule ancien

©BNP Paribas Mobility

 

Des zones dans lesquelles les transports en commun ne sont pas au niveau non plus, même si, comme le précise BNP Paris Mobility : "La densité de transport en commun reste globalement supérieure à celle d’autres agglomérations". Le département du 93 et l’ouest parisien enregistrent aussi le kilométrage moyen le plus élevé. 

 

transport en commun

©BNP Paribas Mobility

 

Le nord et le sud-est parisien comptent parmi les territoires précaires avec des foyers ayant un pouvoir d’achat plus faible que la moyenne. "Si certains sont situés en dehors des ZFE, ils peuvent être malgré tout impactés dans leur trajet quotidien. N’oublions pas que la voiture représente souvent l’un des premiers postes de coût d’un ménage", précise Christophe Michaeli, directeur du marché automobile de BNP Personal Finance.

 

indice précarité

©BNP Paribas Mobility

 

Les automobilistes contradictoires sur les ZFE

 

En parallèle de la création de cet indice de précarité automobile, BNP Paribas Mobility s’appuie aussi sur une étude de l’observatoire Cetelem de l’automobile baptisée "Automobiliste en plein brouillard". Réalisée auprès de 15 000 personnes dans seize pays, l'enquête révèle que 83 % des habitants d’Île-de-France considèrent les ZFE comme injustes pour les ménages modestes dans l'incapacité de revendre leur véhicule. 

 

58 % des personnes interrogées sont au courant que leur véhicule peut circuler dans les ZFE. Pour ceux qui pensent que leur voiture est sous le coup d’une interdiction de circuler, 43 % préfèrent éviter de s’y déplacer, 23 % y roulent malgré tout et 22 % comptent changer de modèle. En dépit des difficultés qu'entraînent les ZFE, 53 % des questionnés estiment que la mesure est bonne et qu’elle s’impose. 59 % affirment toutefois qu’elle est insuffisante. 

 

 

Une contradiction qui s’étend aussi à l’interdiction des ventes de véhicules thermiques en 2035. Pour huit Franciliens sur dix, cette mesure est injuste pour les foyers les plus modestes. Mais pour plus de la moitié du panel, la mesure est importante. D’autre part, 49 % considèrent que le véhicule à batterie représente un progrès technologique et 46 % pensent que la voiture électrique remplacera les modèles thermiques.

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