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Une SEVE verte et transparente

Publié le 6 juillet 2007

Par Benoît Landré
7 min de lecture
Tout au long de cette 3e semaine européenne du véhicule d'entreprise, les acteurs de la filière clamaient de concert le besoin de clarté. La rationalisation des coûts en toile de fond, offres, outils ou conseils répondaient ainsi à une exigence de plus en plus affirmée de visibilité, mais...
Tout au long de cette 3e semaine européenne du véhicule d'entreprise, les acteurs de la filière clamaient de concert le besoin de clarté. La rationalisation des coûts en toile de fond, offres, outils ou conseils répondaient ainsi à une exigence de plus en plus affirmée de visibilité, mais...

...aussi de mobilité durable. Une transparence de rigueur au sein même de l'événement, pour de toutes autres raisons.

Après deux opus aux bilans mitigés, les organisateurs de la semaine européenne du véhicule d'entreprise caressaient l'espoir de faire enfin de cette 3e édition du Salon, un succès. Du 4 au 7 juin dernier, la présence de constructeurs devait d'ailleurs apporter de la consistance au rendez-vous. Au final, les 120 exposants ayant répondu à l'appel ne repartiront pas, sans doute, avec les mêmes impressions. Les 7 000 visiteurs initialement attendus ne semblent en effet pas tous s'être déplacés. 5 000 professionnels s'y seraient rendus selon les organisateurs. Beaucoup moins, selon certains exposants, qui affichaient clairement leur déception. "L'année prochaine, personne ne viendra", glissera même l'un d'eux, au sortir du salon. Dommage, les stands offraient à voir un vrai panorama de la profession. Fiscalité, environnement, conseil, géolocalisation, risques routiers, pneumatiques, carrosseries, vitres… Les gestionnaires de parcs n'ont peut-être jamais autant été renseignés. Sur le Salon, tous ces thèmes étaient abordés. Deux d'entre eux sortaient du lot : visibilité et mobilité verte.

La Seve et la gomme

Si le besoin de clarté ne se fait avant tout pas sentir au niveau de l'offre de véhicules, il est en revanche bien présent en termes de prestations LLD, assurance, courtage ou équipement. En témoignent les nombreux organes présents au salon. Comme "E-conomik", une nouvelle plate-forme de Geo services et d'eco-conseils dédiée aux entreprises. Masternaut, qui présentait ses offres de traçabilité ainsi que son dernier "Pack Geomobile" de localisation en temps réel. Idem, encore, chez Nomadic Solutions venu avec pléthore de boîtiers intelligents. Chez les loueurs, même tendance. GE Fleet affichait son Imanage, Leaseplan communiquait sur son trio VisuaLease,

FOCUS

L'autre Salon des carrossiers constructeurs

Mais, le SEVE réunissait également cette année les professionnels de l'aménagement et de la transformation de VP et VU. Si Gruau et Durisotti ne bénéficiaient pas de leur propre stand, des responsables des deux sociétés étaient toutefois présents sur les espaces des constructeurs Renault, Peugeot et Citroën. Déjà présentes lors de Solutrans, les sociétés Sortimo, Bott, Optima System, Modul System ou encore Sd Services présentaient leurs derniers ensembles d'aménagements intérieurs et extérieurs sur véhicule utilitaire, ainsi que de nombreuses solutions de rangements. Modul System et sa filiale française présentaient notamment la Security Box, une mallette mêlant l'acier et l'aluminium.

ExpertLease et SituaLease. Ou Arval, ses offres Visio ou Fleetcom on line. Tous affichaient le même objectif, donner les moyens au gestionnaire de parc, de visualiser clairement l'état de sa flotte et les coûts qu'elle engendre.

L'exemple type se situe au niveau des pneus

Les pneumaticiens ont beau communiquer, le caractère primordial du poste pneumatique n'est pas une évidence pour tous les gestionnaires de parcs. Speedy Fleet, Point S, Siligom exposaient. Quant aux manufacturiers, seul Michelin avait répondu présent. L'équipementier clermontois, a qui le sujet tient à coeur, tenait une nouvelle fois salon pour faire passer son message. Une idée, somme toute, similaire à celle des distributeurs. "Un bon cycle d'utilisation et un bon gonflage permettent d'optimiser les coûts", résume Lionel Faure, responsable grands comptes de Point S. "Souvent, les gestionnaires pensent que la seule manière de faire des économies sur les pneus est de quémander des remises. Ils ne pensent pas à l'utilisation en tant que telle", poursuit-il. Faillite dans la communication des loueurs ? Difficile à dire tant les professionnels mettent l'accent sur le sujet ces derniers temps. A l'instar de Speedy Fleet, qui organisait lors du Salon, son 6e baromètre pneumatiques pour les entreprises, les acteurs du pneus continuent de jouer la carte de la sensibilisation. Michelin, relie d'ailleurs ce discours à celui de la mobilité verte, insistant notamment sur le gain environnemental que permet un gonflage adéquat. Un thème fortement présent chez les constructeurs exposants.

Les constructeurs au rendez-vous

Absents du SEVE l'année passée, les constructeurs ont fait le déplacement cette année Porte de Versailles. Renault, Peugeot, Fiat et Citroën proposaient sur leur stand un échantillon de VU et de VP destinés aux entreprises. Le constructeur italien était notamment présent afin de communiquer sur son programme Cercles Entreprises, mais également sur sa nouvelle signalétique, Fiat Professional, qui remplace depuis plusieurs semaines Fiat Utilitaires. Les quatre marques sont désormais regroupées sous un même programme. L'objectif : insister sur la force du groupe et l'étendue de l'offre commerciale. Utilitaires, Alfa Romeo, Lancia et Fiat cohabitaient ainsi dans un même espace. Le groupe transalpin s'est en outre fait fort de divulguer ses efforts environnementaux auprès des entreprises. Thème devenu essentiel pour les flottes depuis la nouvelle fiscalité. En guest, la Bravo, qui jouit de faibles émissions de CO2, mais aussi et surtout, le Doblo GNV, technologie chère à la marque.
Du côté de chez Peugeot, le stand faisait la part belle à la 207, très présente en société, mais aussi à la 307 SW Bioflex qui sera commercialisée début juillet, en attendant une version flex-fuel de la nouvelle 308. "Le SEVE est aussi l'occasion de présenter notre offre en matière de financement de LLD et nos services de maintenance, de gestion de parc ou de télématique", indique, en outre, Frédéric Guilloteau, responsable marketing. Proposé depuis le 2 mai dernier, l'outil Peugeot Service Mobile est la nouvelle prestation d'aide à la mobilité de la marque. En quelques clics sur le système de navigation, le conducteur active l'appel vers un conseiller spécialisé qui prend en charge toutes demandes concernant un itinéraire, une adresse, le point sur la circulation. "Notre objectif est d'obtenir 5 000 activations d'ici fin 2007", annonce Christophe Verrier, responsable des services mobilité Peugeot. Bref, une vraie offre de services aux entreprises, que l'on ne retrouvait pas sur le stand de Renault ou de Citroën, uniquement présents, quant à eux, pour afficher leurs modèles à succès auprès des entreprises. Et notamment, pour Renault, en matière de "mobilité propre". Outre sa Mégane E85 Bioéthanol qui débarquera prochainement dans les showrooms, la marque au losange mettait ainsi en avant son Label Eco2, inauguré dernièrement.
Ce besoin de transparence qui semble caractériser les produits du constructeur, comme les outils des loueurs, s'est montré omniprésent dans les allées du rendez-vous. Du côté des exposants, on regrettera d'autant plus la défection des principaux intéressés. Après avoir attiré les acteurs du métier et évoquer les axes majeurs suivis par la profession, cette semaine européenne du véhicule d'entreprise visera sans doute, l'année prochaine, une plus large reconnaissance de sa cible première : les gestionnaires de parc.

Benoît Landré
et David Paques

ZOOM

Utilitaire : comment concilier sécurité et rentabilité ?

Point incontournable du rendez-vous parisien, les véhicules utilitaires ont concentré l'attention de nombreux professionnels. En ouverture du salon, une conférence mettait ainsi en confrontation quatre d'entre eux autour des notions de sécurité et de rentabilité dans le secteur des VU. Thierry Fassenot, ingénieur conseil au CNAMTS, introduisait la conférence en stigmatisant les risques routiers dans le cadre du travail, précisant notamment, qu'en 2006, sur 914 décès au travail, 523 étaient directement liés au transport routier. Jean-Yves Le-Coz, directeur le la politique de Sécurité Routière chez Renault, a insisté sur le partage des responsabilités entre le constructeur, l'entrepreneur et l'acheteur dans l'usage de VU. Eric Vanderlekem, directeur Grands Comptes privés et loueurs chez Gruau, et Philippe Tavel, directeur des opérations France chez Modul System, ont ensuite illustré la position des carrossiers sur les risques émanant de l'aménagement et la transformation des VU. "Notre objectif est de pouvoir aménager le véhicule tout en respectant le travail du constructeur en matière de sécurité", a insisté Philippe Tavel. Et d'ajouter : "Si l'on prend en compte les technologies, la recherche et le développement nécessaires aux aménagements, il est certain que la sécurité à un coût. Cependant, l'amortissement d'un véhicule correctement équipé se fait sur six mois. Il ne faut pas voir que le coût direct". D'autant que, comme le rappelait Thierry Fassenot du CNAMTS, il existe des subventions pour aider les entreprises à réaliser des dépenses pour la sécurité. "Tous les dispositifs proposés sur les VP sont désormais disponibles sur les VU en série ou en option. L'aide au freinage d'urgence est désormais disponible sur tous les véhicules", précisait Jean-Yves Le-Coz, en guise de réponse. Un message que les constructeurs tentent aujourd'hui de relayer. Incitation financière ou mise en place d'un arsenal législatif et répressif concernant la sécurité des VU ? Le débat ne dégagera pas de véritable solution. Aux constructeurs de communiquer donc, aux chefs d'entreprise de s'impliquer.

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