Skoda salué pour la qualité de son site web
Quel constructeur de véhicules électriques propose le meilleur site à ses futurs clients ? C’est la question que s’est posé Rémi Rivière, consultant spécialisé dans la présence digitale des marques, avec la réalisation de son étude Qualiscore ABS Véhicule Électrique 2022. Celle-ci fait suite à une première datée de 2021. Le document évalue la qualité des contenus des sites web des différentes marques par rapport aux attentes d’un panel de clients de modèles électriques.
Dans la dernière version de l'enquête, trois marques ont déjà rejoint celles classées "Excellent". Alors que Hyundai dominait le classement avec un Qualiscore de 75 %, le constructeur coréen s’est fait dépasser par Skoda (85 %), qui prend la tête. "La marque tchèque a investi dans des fonctionnalités plus ludiques et plus compréhensibles, ce qui explique pourquoi elle est seule leader de ce tableau", précise Rémi Rivière.
Avec 17 points en plus par rapport à la première édition, la marque au blitz atteint la deuxième place de l’étude avec un Qualiscore de 80 %. "Opel a été extrêmement investi et répond dorénavant à beaucoup de critères". Mini conserve sa troisième place avec tout de même une évolution de son résultat de quatre points entre la version de 2021 et celle de 2022.
Deux tiers des marques n'ont pas touché à leur site
Entre ces deux études, sept marques ont connu une évolution considérable d’au moins cinq points de leur Qualiscore : Skoda, Opel, Mini, Tesla, Dacia, Audi et Aiways. "Le cas de Dacia est intéressant. Quand nous avons réalisé l’étude 2021, la Spring était encore en phase de lancement, donc il y avait relativement peu de contenu. Entre-temps, la Spring a récupéré le plan produit de Renault et la marque a ainsi beaucoup progressé, puisqu'elle a récupéré ce qui a été fait pour Renault", souligne Rémi Rivière. Cependant, si les 33 constructeurs de l'enquête ont globalement amélioré leur évaluation, neuf se sont reposés sur leurs acquis. "Je m’attendais à ce qu’il y ait plus de changements”, se désole le concepteur du Qualiscore ABS.
Nissan et Volvo sont les seules marques à avoir vu leur note baisser. Remi Rivière précise : "Nissan a perdu quatre points, car ils ont mis à jour leur site et leur plan produit. Ils ont ainsi perdu quelques fonctionnalités."
Par rapport à la première version de l’étude, Rémi Rivière a ajouté les nouveaux entrants asiatiques comme Vinfast, Byd ou encore Link and Co. Il remarque : "leur classement n’est pas particulièrement bon, mais il faut noter que certaines d’entre elles ne sont pas encore commercialisées comme Vinfast, par exemple. Mais il y a des choses assez intéressantes sur leur site, et lorsqu’ils seront en vitesse de croisière, je pense que leur contenu digital sera amélioré".
Méthodologie de l'étude
"En amont, nous avons interviewé une quinzaine de personnes dans le cœur de cible, principalement des personnes âgées entre 40 et 50 ans de profession libérale, cadre… 60 % ont déjà une très bonne connaissance des VE", précise Rémi Rivière. Ces prospects ont reçu un questionnaire avec une question ouverte : quelles sont les questions que vous poseriez à un vendeur de véhicules électriques ? Le panel a permis à la petite équipe de Rémi Rivière de rassembler 200 questions, regroupées en 12 catégories, avec quatre critères pour chacune d’entre-elles.
C’est en fonction de ces questions que les sites ont été analysés. "Parmi ces critères, il y en a qui sont de bon sens, comme l’autonomie, mais d'autres sont plus pointus, tels que la diminution de l’autonomie en hiver avec une voiture chargée, ou encore l’offre rétrofit", affirme le consultant. Ces critères mesurent le Qualiscore ABS allant de 0 à 100 %. Un score légèrement modulé avec des "Réalisation remarquable", qui donne un ou deux points de bonus en fonction de l’effort de certaines marques, pour implémenter des fonctionnalités utiles au client.
Le concepteur du Qualiscore analyse deux catégories de constructeurs dans ce classement : "Il y a les marques qui voient la mobilité électrique comme un vrai changement de société, et qui en profitent pour entamer un virage stratégique. Il est possible de le voir dans leur plan produit (la façon dont est présenté le véhicule en ligne). Concernant la deuxième catégorie de constructeurs, en revanche, nous avons du mal à ressentir cette révolution électrique. Si nous prenons en exemple la Megane E-Tech, Renault a repris le plan produit de la Mégane thermique, et acollé des éléments électriques dedans.”
Rémi Rivière constate que certains points ne sont pas suffisamment mis en avant sur la plupart des sites de constructeur, notamment sur l’aspect sécurité. Sur les 33 marques, il n’y en a que deux qui précisent les distances de freinage. Au niveau maintenance, aucun site ne parle de l’usure des pneus, qui est plus forte sur les modèles électriques que sur les véhicules thermiques. "Tous les éléments, non expliqués dans les sites, sont des causes de déception chez le client final”, conclut Rémi Rivière.
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