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Pourquoi l'open banking fait une percée dans le financement automobile ?

Publié le 2 avril 2024

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Le crédit instantané ou open banking creuse son sillon dans le financement automobile. Une manière d'équiper une clientèle qui se voit refuser le financement dans un parcours classique. Pour les distributeurs, c'est aussi une aubaine pour déstocker plus rapidement des véhicules d'occasion qui dorment sur un parc.
open banking dans l'automobile
En 2023, presque la moitié des véhicules immatriculés auprès des particuliers ont été achetés à crédit ou comptant (405 328 sur 843 955 cartes grises). ©adobestock.com-NongAsimo

Depuis 2018 et l'application de la directive européenne sur les paiements, dite DSP2, l'open banking ne cesse de progresser. Cette directive accorde, en effet, aux consommateurs le droit de partager leurs données bancaires avec des établissements financiers. Jusqu'à cette date, les banques pouvaient refuser cette analyse des comptes bancaires de ses clients. Cette technologie apparaît depuis quelques années dans le financement automobile et commence à être envisagée sérieusement, y compris par les captives de constructeurs.

 

L'open banking, ou littéralement "banque ouverte", repose sur une technologie qui permet de demander aux clients de donner accès à leur compte bancaire pour analyser leur budget et accorder ou non un crédit. Un accord dont se sont emparées les fintechs, telles que Bridge ou encore Younited, qui opèrent essentiellement dans le secteur du véhicule d'occasion.

 

Pour l'instant, tous les acteurs du financement reconnaissent travailler sur le sujet. Mais ce sont surtout des sociétés de technologie qui ont ouvert la voie à ce service. Plus agiles, employant majoritairement des développeurs, elles se sont emparées d'une catégorie de clientèle délaissée par les acteurs plus classiques.

 

L'IA au service de l'open banking

 

Dans un schéma traditionnel de financement, le client fournit des fiches de salaire, un justificatif de domicile, ainsi que souvent l'avis d'imposition. Dans le cadre de l'open banking, la société de financement analyse juste les comptes bancaires et observe ainsi la récurrence de revenus. Le CDI n'est donc plus le seul sésame pour réussir à financer un achat. Des consommateurs, en CDD, en auto-entrepreneur, des intermittents du spectacle peuvent ainsi avoir accès au crédit sans avoir besoin de faire appel à un co-emprunteur de sécurité.

 

"Notre produit est plus inclusif que le financement classique car nous arrivons à financer des Français qui ne le seraient pas dans un parcours classique, avec un coût du risque extrêmement faible. Ce qui nous intéresse, c'est avant tout d'observer la récurrence des revenus sur les mois précédents l'achat", explique Nicolas Pelpel, directeur commercial de Younited.

 

Le crédit classique comme point de développement

 

Avec un dossier moyen de 66 mois et un véhicule d'occasion de 13 500 euros, Younited poursuit son développement auprès des professionnels de l'automobile. Et la croissance du leasing leur offre une porte grande ouverte. Délaissé par les sociétés de financement qui se retrouvent brider par le taux d'usure, le crédit garde cependant une part importante dans l'accès à la mobilité. En 2023, presque la moitié des véhicules immatriculés auprès des particuliers ont été achetés à crédit ou comptant (405 328 sur 843 955 cartes grises).

 

Les fintechs ne se positionnent pour l'instant que sur le crédit classique, pour ne pas avoir à porter les engagements de reprise des voitures. Mais rien n'empêchera les captives de constructeurs ou bancaires d'élargir à la LOA cette technologie.

 

En attendant, l'open banking ouvre le champ des clients potentiels à la mobilité. Ce qui tombe plutôt bien : les parcs VO regorgent de stocks et les distributeurs doivent accélérer leur rotation.

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