Net&Co ouvre un centre de reconditionnement à Seclin

Devenue maître-mot dans le monde automobile, la diversification est entrée dans la stratégie de développement de Net&Co. Après quarante ans à délivrer un service de nettoyage et de préparation des véhicules, la société vient de créer une autre branche d'activité et d'ouvrir, en juin 2024, un centre de reconditionnement de voitures d'occasion. Une structure qui se trouve à Seclin (59), fief du groupe.

La dimension de l'espace reflète les ambitions de la société dirigée par Livie Cremades, fille du fondateur Valentin Cremades. Net&Co a tout simplement repris un site précédemment exploité par la succursale locale de Renault, puis par le groupe GGP. "Nous disposons ainsi d'un matériel moderne, datant au plus loin de 2018, ce qui nous assure une productivité de haut niveau", introduit Pierre Bellugue, le directeur d'activité.

Cet ancien de Tesla France, passé aussi par les Pays-Bas, connaissait les lieux. Il y a maintenant des années que la marque américaine confie à Net&Co la préparation des VN avant la livraison effectuée sur place. "Je souhaitais passer de la vente automobile à l'industrie. À défaut d'avoir un diplôme d'ingénieur pour rejoindre une usine, ce projet me permet de travailler à la supervision d'une chaîne", explique celui qui a participé activement à la réalisation de ce projet.

Un démarrage plus rapide que prévu

La première équipe mise en place par Net&Co se compose de neuf personnes. D'autres arriveront très prochainement. Il y a un gestionnaire de parc, deux peintres et deux mécaniciens, ainsi qu'un chef d'atelier et un responsable qualité. À ceux-ci s'ajoutent l'expert en mécanique-carrosserie et le directeur lui-même. L'organigramme a été dessiné de manière à volontairement créer de l'interdépendance entre les métiers au profit de la qualité.

Les débuts se veulent prometteurs. Initialement, il était question au cours du premier mois de reconditionner deux voitures par jour en moyenne. Dès la mi-juillet, le rythme s'est stabilisé à près de quatre sorties quotidiennes. De bon augure pour la montée en régime d'une équipe qui doit pouvoir intervenir sur 30 VO par jour. Net&Co voudrait traiter 1 000 voitures en 2024, puis 4 000 au total l'an prochain et 6 000 de plus durant l'année 2026.

Les compétences sont volontairement interdépendantes pour maximiser la qualité. ©Le Journal de l'Automobile

La diversification n'amènera pas l'entreprise familiale à commercialiser des voitures. Net&Co devra aller chercher des volumes et proposer son service tel le prestataire qu'il est depuis le début. Les concessionnaires, les enseignes indépendantes, les leasers et constructeurs sont dans le viseur. Net&Co leur explique qu'il n'y a pas de volume minimum pour faire appel au site.

Et Reezocar a été le premier acteur à avoir aiguillé des véhicules vers l'usine. Ce qui ne constitue pas une réelle surprise, étant donné que son point de vente se trouve à quelques centaines de mètres et que Net&Co intervenait déjà comme préparateur et logisticien pour le stockage. Reste à connaître l'avenir de la société mise en vente par son actionnaire, la Société Générale.

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"Il y a une vraie demande sur le reconditionnement, évalue Pierre Bellugue, mais personne ne veut jamais s'engager avant les autres", confie-t-il. Depuis, d'autres se sont laissé tenter. Net&Co prend en charge les voitures d'occasion d'une succursale de constructeur, mais répond aussi à des demandes de tests d'enseignes locales.

Premier client de Progicar Remarket

Pourtant, Net&Co a pris le temps de penser son organisation. Quelques-uns des directeurs de sites de reconditionnement parmi les plus réputés ont ouvert leurs portes à Pierre Bellugue. Il a ainsi pu nourrir sa réflexion chez Renault à Flins (78), auprès du CRVO de Lens (62) ou encore grâce au site de Bodemer à Bruz (35). Le cadre nordiste a également fait appel à Gemy ou plus précisément à sa filiale Progicar.

"Nous sommes les premiers clients extérieurs du logiciel Progicar Remarket, annonce Pierre Bellugue. Leur réactivité nous a même permis de démarrer les chaînes un mois avant le calendrier que nous avions fixé". Au travers des interfaces de l'outil de gestion d'activité, les équipes éditent les devis, communiquent avec les donneurs d'ordre et gèrent les commandes de pièces notamment, "soit une couverture de 80 % de nos besoins".

Le site est dimensionné pour reconditionner 30 VO par jour avec une seule équipe. ©Le Journal de l'Automobile

Le directeur sait que la compétition sera rude. En raison de son maillage autoroutier et de son bassin de population, la région des Hauts-de-France attire beaucoup d'investisseurs. Les centres de reconditionnement se multiplient et, s'ils sont ouverts en propre par des revendeurs de voitures d'occasion, ces opérateurs ne manquent pas de prospecter.

Des plateformes PR comme soutien

Alors Net&Co a noué des accords avec les plateformes de pièces locales. Outre celles des constructeurs et de GGP, Autodistribution, Barrault, Propièces, DCA Plateforme ou encore Caréco comptent sur la liste des partenaires. Il s'assure au passage une indépendance que peu de centres peuvent revendiquer. "En cumulant leurs promesses commerciales, nous pourrions être livrés douze fois par jour", s'amuse de son calcul le directeur du centre.

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Entre les lignes, il faut y lire la base de l'argumentaire de Net&Co. Le prestataire entend jouer la compétition, mais sans chercher à "casser les prix de la main-d'œuvre". En échange, la proximité et le taux de service des grossistes doivent conduire à une réduction drastique du tarif des pièces montées sur les voitures, sans nuire à la qualité ni aux délais de reconditionnement. De quatorze jours (douze jours de prise en charge effective), il est question de tomber à huit jours.

Et Livie Cremades, à la fin de la visite, d'ajouter un autre élément à mettre dans la balance. Elle rappelle que le centre de reconditionnement profite des infrastructures du groupe. À savoir que dans un rayon limité aux alentours, Net&Co compte autour de 1 700 places d'entreposage des véhicules, à utiliser en marge de l'étape de reconditionnement.