Loi Montagne, équipement hiver… les Français peuvent mieux faire !
Attendue depuis de longues années, la loi Montagne sera effective sur tout le territoire français à partir du 1er novembre prochain et ce jusqu'au 31 mars 2022, rythme qui sera repris ensuite chaque année. En cette rentrée, le Syndicat des professionnels du pneu (SPP) vient de publier une étude réalisée avec le Gipa sur la perception qu'ont les automobilistes français de cette problématique et, plus globalement, du sujet de la sécurité sur la route. Sur cette question, les résultats de l'enquête sont assez symptomatiques de l'écart entre la vision des conducteurs et la réalité du terrain. Sur les 2 500 personnes interrogées durant l'été, 89 % jugent qu'il est facile, voir très facile, de circuler en voiture lorsque les conditions climatiques sont difficiles.
Un excès d'optimisme qui se corrèle avec le fait que 4 automobilistes sur 10 expliquent ne pas être découragés de prendre la route par des prévisions de neige ou de verglas. 60 % admettent d'ailleurs le faire sans disposer d'équipements adaptés… Autre donnée qui interpelle : les conducteurs tricolores n'ont pas toujours une bonne perception de leur environnement. La notion de zone de montagne leur parle assez peu et 40 % qui y vivent n'en n'ont même pas conscience !
Pas utile et trop cher
Cet étonnant panorama va de pair avec celui lié à l'équipement. La connaissance des signes M+S et 3PMSF reste très marginale, tout comme la limite des 7 degrés. Seulement 35 % du panel sait qu'il existe une température pivot pour passer en pneus hiver ou toutes saisons alors que 55 % pensent qu'il faut le faire uniquement sous la barre des 0 degré. Autre constat : deux tiers des personnes interrogées croient rouler avec des enveloppes toutes saisons (alors que celles-ci ne représentent "que" 10 % des ventes), signe, là-encore, d'une mauvaise perception de l'équipement.
Pour ceux qui ont une analyse plus juste de la situation mais refusent de s'équiper, le manque d'utilité par rapport à leur lieu d'habitation ainsi que le coût des produits hivernaux font figurent d'explications majeures. Plus globalement, seulement 15 % des conducteurs français changent leurs pneus en fonction des saisons, part qui grimpe à 38 % en zones blanches. Enfin, il est intéressant de noter que, à l'échelle du territoire, seulement un quart des automobilistes disposent de chaînes à neige, un équipement plus répandue chez les gros rouleurs (plus de 20 000 km/an), les hommes âgés de plus de 35 ans et les habitants de la région parisienne.
Une bonne assimilation des enjeux de cette mesure
Dans ce contexte, qu'en est-il de leur connaissance de la loi Montagne ? De façon positive, celle-ci s'impose de plus en plus dans l'esprit des personnes interrogées qui, autre satisfaction, comprennent également les enjeux de cette mesure. Toutefois, parmi ceux qui en ont déjà entendu parler, une méconnaissance demeure puisque 47 % d'entre eux croient qu'elle se limitera à 15 départements (contre 48 en réalité). 8 conducteurs sur 10 estiment que cela contribuera à réduire les accidents et limiter les blocages sur les routes, lors d'épisodes neigeux notamment.
Dès lors, on pourrait se dire que le bon sens l'emportera et que, finalement, le recours à un équipement adéquat coulera de source. Que nenni ! L'étude du SPP montre que seulement 1 conducteur sur 5 envisage de modifier ses pneumatiques avec l'arrivée de la loi Montagne, alors qu'un quart du panel se montre indécis. Les rares qui le feront opteront, en majorité, pour des pneumatiques toutes saisons. Ces résultats viennent finalement conforter la position du Syndicat qui, depuis plusieurs mois, s'efforce de faire preuve de pédagogie et de communication sur cette problématique.
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