Les Français privilégient leur portefeuille à l’écologie
Coincés entre inflation, hausse du prix de l’électricité et du carburant, les Français se serrent la ceinture pour alléger les coûts. Il s’agit du constat morose caractérisé dans les résultats de l’Observatoire publié par le club automobile Roole, réalisé en collaboration avec l’Ifop. L’étude a été réalisée sur un échantillon de 2 232 personnes, âgées de 18 ans et plus, dont 2 002 possédant au moins une voiture.
Parmi les résultats qui ressortent de l’étude, 65 % des automobilistes interrogés assurent dépenser plus de 100 euros par mois pour l’usage de leur véhicule. D’autre part, 49 % des automobilistes déclarent dépenser entre 100 euros et 300 euros par mois et 16 % affirment dépenser plus de 300 euros par mois.
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Des pressions économiques qui poussent les conducteurs à garder leur voiture, et qui se révèlent être un frein pour l’adoption de modèles à batterie. Ainsi, 52 % des questionnés comptent garder leur voiture thermique en 2024 et 83 % d’entre eux ne comptent pas vendre leur véhicule. 43 % devraient reporter l’achat d’un véhicule et parmi ceux qui souhaitent en acheter un nouveau, seul 19 % envisagent l’achat d’un véhicule électrique ou hybride.
Il n'y a pas de petites économies
L’étude réalisée par Roole montre que les automobilistes français élaborent des stratagèmes pour réduire leur facture. Par exemple, 77 % des personnes interrogées préfèrent parcourir des kilomètres supplémentaires afin de faire le plein dans une station-service où les prix à la pompe sont les plus bas.
Dans cette même optique, 65 % des Français questionnés préfèrent éviter de prendre l’autoroute, dont 35 % de manière régulière et 49 % ont revu leurs contrats à la baisse (assurance, parking, etc.).
Les Français sont néanmoins prêts à changer leurs habitudes de déplacement et à réaliser des économies là où il est possible de le faire. En effet, 31 % des répondants envisagent de prendre des passagers en covoiturage pour des longs trajets, 25 % se déclarent intéressés par du colis voiturage et 24 % ne s’opposent pas à l’idée de mettre de la publicité sur leur véhicule.
La voiture, encore indispensable
Des observations qui ne sont pas rassurantes, d’autant que la voiture reste reine dans la mobilité des Français. 79 % des interrogés affirment utiliser leur véhicule pour leurs besoins dits "primaires", soit un déplacement chez leur médecin ou pour leurs courses.
D’autre part, pour 75 % des répondants, leur véhicule reste le premier moyen de déplacement pour leurs trajets professionnels. Pour finir, chez 80 % des questionnés, la voiture se présente comme le principal moyen de déplacement pour leurs besoins de socialisation.
Par ailleurs, si la dépendance à la voiture se constate sur tout le territoire, il existe des disparités entre la région parisienne et le reste de l’Hexagone. En effet, 90 % des habitants de communes rurales déclarent être dépendants de leur voiture contre 66 % dans l’agglomération parisienne.
L’écologie n’est pas la raison principale
Face à des véhicules de plus en plus couteux, davantage de Français s’orientent vers le covoiturage ou l’écoconduite. Par exemple, 83 % des sondés déclarent pratiquer l’écoconduite au moins de temps en temps et 53 % affirment le pratiquer régulièrement. Cependant, les convictions écologiques ne comptent que pour 14 % des questionnés, tandis que les raisons financières arrivent largement en tête, pour 44 % des répondants.
En ce qui concerne le covoiturage, la pratique reste encore marginale et n’est pratiquée que de temps en temps par 24 % des automobilistes du sondage. Là encore, les raisons financières sont mises en avant pour 33 % des répondants, contrairement aux motivations écologiques, évoquées par 18 % d'entre eux. Cependant, 34 % des adeptes du covoiturage précisent le faire pour les deux raisons.
Des mesures gouvernementales mal comprises
L'étude de Roole révèle également des lacunes dans la compréhension des dispositifs mis en place par le gouvernement pour accompagner la transition de la mobilité. À titre d’exemple, seulement 38 % des automobilistes questionnés affirment être bien informés sur le leasing social.
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Mais les autres dispositifs ne sont pas en reste. Seuls 56 % assurent être informés sur les primes à la conversion et 54 % déclarent bien connaître le bonus-malus écologique.
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