“Le connecté accélère le taux d’équipement en première monte”

Journal de l’Automobile. Le secteur de la première monte est-il en retard par rapport aux solutions nomades ?
ERIC FUMAT. L’OEM subit des contraintes spécifiques et les attentes des utilisateurs se révèlent différentes des solutions nomades. Certes, les PND et smartphones évoluent très vite, mais les constructeurs recherchent avant tout un système pérenne et stable dans le temps, avec une intégration optimale. Il est difficile de dire que les constructeurs se trouvent en retard en termes de systèmes de navigation. Ces derniers se trouvent optimisés pour la demande actuelle. On note une accélération sur la navigation en première monte avec l’arrivée du connecté. Les systèmes peuvent ainsi fournir des services supplémentaires, via une connexion obtenue avec un smartphone.

JA. Les automobilistes mettent-ils à jour leurs cartes ?
EF. Ils se montrent plus sensibles à l’évolution de leur cartographie et mettent davantage à jour leur système. Ils ont conscience de la valeur ajoutée que cela apporte. Cela suppose tout de même de travailler localement, avec les marques, pour développer des programmes marketing adaptés à chaque pays et mettre en place une logistique simple, le tout à un prix raisonnable. Pour autant, même si les tarifs ont chuté, le prix d’une simple mise à jour se monte encore entre 70 à 200 euros. Nous arrivons en revanche à lisser le coût, en incluant dans la vente un nombre d’opérations dans le temps. L’accord avec Kia, annoncé sur le salon de Genève, qui prévoit la mise à jour des cartes pendant sept ans, a eu un effet marketing fort. Avec cette solution, un constructeur peut ainsi faire revenir un client en concession, et en profiter pour contrôler le véhicule. Nous créons également des sites Web dédiés aux marques (Citroën, Opel, etc.) pour que le client puisse effectuer lui-même la manipulation, en utilisant une clé USB ou une carte SD.

JA. Quels sont, selon vous, les prochains axes de développement ?
EF. Le connecté représente encore un petit marché, mais il prendra de l’ampleur dans les années à venir. Il permet surtout d’améliorer l’offre d’info trafic, avec une transmission en temps réel des données. Toutefois, il se révèle important de disposer d’une carte à jour pour que l’info trafic se calque correctement sur la route. Par ailleurs, le véhicule électrique représente un axe de développement pour la cartographie, puisqu’il s’avère nécessaire de compiler de nouvelles informations, comme les bornes de recharge. Il faudra également s’assurer que celles-ci fonctionnent toujours et préciser comment y accéder. Certaines restent difficiles d’accès sans indication correcte.

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FOCUS - La cartographie, toujours plus riche

Navteq a été rachetée en 2011 par le groupe Nokia. Dès lors, les activités Navteq et Nokia Maps ont fondu dans une nouvelle société : Here. Cette dernière se charge de collecter les différentes informations routières, et ce, depuis des années. La méthode reste toujours sensiblement la même, à savoir que des voitures sillonnent les routes pour enregistrer les données, qui seront ensuite traitées et caractérisées ultérieurement. En revanche, ce qui change, c’est la masse d’informations collectées et les méthodes de capture. Désormais, les 350 voitures Here s’équipent de multiples caméras, saisissant notamment les éléments en 3D. Une équipe de 3 000 géographes intervient ensuite pour traduire les informations sur les cartes. Tout ce travail a notamment permis de fournir le nouveau service Natural Guidance, qui apporte une nouvelle façon de naviguer. Autrement dit, au lieu d’un simple “tourner à gauche”, le système indique “tourner à gauche après l’église”. Avec ces repères visuels, l’automobiliste se situe mieux dans son environnement, et appliquera d’autant plus facilement les consignes de guidage. Par ailleurs, la 3D permet également de modéliser des hauteurs sous plafond, des données particulièrement utiles pour les applications poids lourds. Et désormais, à la cartographie routière se rajoute le Mapping Indoor pour, par exemple, se repérer dans un centre commercial.