L’activité à la baisse
Dans son communiqué du 30 octobre 2020, et suite à la publication du décret n° 2020-1310 du 29 octobre prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à la pandémie, le CNPA (Conseil National des Professions de l’Automobile), soulevait l’aggravation de la distorsion de concurrence entre la grande distribution et les petits commerces, représentés notamment par les stations-services indépendantes adeptes du lavage. Une activité en mesure d’assurer jusqu’à 20 à 30 % de la marge, hors carburant (ce dernier rapportant environ 0,01 euro net par litre, de source DGFIP). Ainsi, la vénérable institution arguait qu’à l’image du premier confinement au printemps dernier, l’activité de lavage en station n’était pas nommément citée parmi les activités autorisées à ouvrir.
En réalité, et à l’instar du premier confinement, les stations de lavage entrent dans la catégorie des activités "d’entretien et de réparation de véhicules automobiles légers", en vertu du code APE 4520A. Un point que ne manquait pas de mettre en avant Eléphant Bleu dans son propre communiqué, arguant qu’en cette période de confinement, leur utilité est de répondre aux besoins de l’activité économique toujours en mouvement. En effet, les véhicules sanitaires comme les ambulances, les transports de marchandises et de personnes (livraison alimentaire, taxis…) doivent pouvoir travailler dans les meilleures conditions d’hygiène et de confort, sans parler du critère sécurité puisque le lavage permet de garantir la visibilité au niveau des parties vitrées.
Du côté des particuliers, l’automobiliste doit se munir de l’attestation de déplacement dérogatoire et indiquer un déplacement pour des achats de premières nécessités dans des établissement dont les activités demeurent autorisées. Fort de ces arguments, et à l’instar de Total Wash en particulier, mais aussi de la majeure partie des stations spécialisées indépendantes, Eléphant Bleu a donc décidé de maintenir le service de ses centres en propre (hormis les boutiques), et l’a recommandé à ses franchisés.
Las, le manque de clarté de l’attestation dérogatoire, en mesure d’engendrer une incompréhension chez les automobilistes avec à la clé la crainte d’être verbalisés, ont fait que bon nombre d’entre eux ne s’y sont pas risqués, tout du moins sur les premières semaines du confinement. Peut-être avec juste raison car selon nos sources, les cas de verbalisation ont été nombreux, sans parler de quelques cas (isolés, fort heureusement) de verbalisation côté exploitants.
Résultat des courses, ces derniers ont enregistré sur les quinze premiers jours du confinement une baisse de chiffre d’affaires comprise entre – 25 et – 50 %, selon qu’il s’agisse d’une activité annexe ou d’une activité à plein temps, telle celle des centres spécialisés. "Globalement, les centres indépendants ont réalisé près de 50 % de leur chiffre, qui se situait il faut le rappeler proche de zéro lors du premier confinement", indique Luc Mezzalana, directeur commercial de Tecnolec Lavages. Il faut dire que l’encouragement au télétravail, avec pour conséquence un trafic réduit, a sans doute joué un rôle non négligeable. Certes, aujourd’hui, les choses sont rentrées dans l’ordre ou presque mais une certitude demeure, les deux confinements ajoutés aux différents arrêtés sécheresse émis dans certaines régions feront qu’à l’heure du bilan, cette année 2020 ne déterminera nullement un grand cru pour la profession, loin s’en faut.
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