La LOM est-elle trop pudique en matière de transport logistique ?
"Je me désespère de voir que nous reproduisons encore une fois le même schéma". C'est ainsi que la directrice de l'engagement sociétale du groupe La Poste, Muriel Barneoud, a interpellé l'auditoire de l'Institut Esprit Service, un Think Tank multisectoriel qui organisait, ce 14 novembre 2019, un débat sur les perspectives offertes par le texte – en lecture au Sénat – de la Loi d'orientation des mobilités (LOM) et les impacts futurs sur les villes françaises.
Pour la directrice venue s'exprimer au nom du groupe La Poste, "les réflexions se portent davantage sur le transport de personnes à titre individuel que sur celui des biens". Une hérésie, selon elle, alors que la logistique des marchandises génère 20 % du trafic et un quart des émissions de CO2 dans les centres villes. "C'est le farwest, des acteurs du transport entrent et font ce qu'ils veulent de l'espace public, pointe-t-elle. La LOM est extrêmement pudique pour ne pas dire aveugle".
Quand bien même le groupe La Poste et ses filiales disposent de la plus vaste flotte de véhicules non émissif au monde et investissent dans des infrastructures de proximité, Muriel Barneoud soutient que l'entreprise ne se suffit pas à elle-même. "Il convient d'adopter des mesures de régulation et d'harmonisation, entre les acteurs, d'une part et les villes d'autre part pour que les projets soient pensés en globalité". La croissance de la consommation à distance fait de ce sujet une problématique européenne et non plus nationalisée.
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