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F1 : Ferrari se rebiffe

Publié le 6 juillet 2007

Par Marc David
5 min de lecture
Sur le circuit nivernais qu'elle affectionne, Ferrari a remis les pendules à l'heure en réussissant le doublé, devant un Hamilton plus que jamais leader au championnat. Un Grand Prix de France capital, sous le signe de l'incertitude. Voilà résumé l'état d'esprit qui régnait...
Sur le circuit nivernais qu'elle affectionne, Ferrari a remis les pendules à l'heure en réussissant le doublé, devant un Hamilton plus que jamais leader au championnat. Un Grand Prix de France capital, sous le signe de l'incertitude. Voilà résumé l'état d'esprit qui régnait...

...avant l'organisation de la manche française disputée sur le circuit de Nevers Magny-Cours. Pour ce qui est de l'avenir de la manifestation (pour le moment suspendu du calendrier 2008), la FFSA avait prévenu. "Concentrons-nous sur l'organisation de l'édition 2007, l'avenir sera évoqué plus tard". Plus tard, c'est-à-dire courant juillet. Une chose est certaine. Même si certains, sans doute bien informés, ont avancé un chiffre de 50 000 billets réellement commercialisés, quelque 70 000 spectateurs (contre 84 000 en 2006) ont fait le déplacement dans la Nièvre pour apporter leur soutien à la plus ancienne épreuve du championnat du monde. Pas de quoi, toutefois, équilibrer les comptes, quant on sait que le coût du plateau se situe à quelque 16 millions d'euros…
Pour ce qui est des enjeux sportifs, bon nombre de questions se posaient avant Magny-Cours. Après le 3e échec consécutif enregistré à Indianapolis par Ferrari, la Scuderia allait-elle reprendre le chemin de la victoire sur sa terre de prédilection ? Avant cette 17e édition en terre nivernaise, elle avait en effet remporté six des dix derniers Grand Prix de France ; avec l'aide précieuse de Schumacher, bien sûr. Toujours pour ce qui concerne la Scuderia, une autre question se posait : Räikkönen allait-il confirmer le sursaut d'énergie entrevu à Indianapolis (3e, sur les talons de Massa), après sa longue période de léthargie ? Et puis surtout, côté McLaren-Mercedes cette fois, Fernando Alonso allait-il enfin réussir à inverser la vapeur ? A son niveau, une 3e victoire d'affilée de son coéquipier débutant aurait eu des effets dévastateurs, tant sur le plan moral que sur le strict plan mathématique. Déjà, compte tenu du règlement actuel, 10 points de retard ne se rattrapent pas si facilement à la régulière.

Pour Renault, la fort prometteuse 3e ligne sur la grille de départ a fait long feu

Et puis, des questions, il y en avait bien d'autres. Comme ces deux-ci, en particuliers. Robert Kubica, le "miraculé" de Montréal, avait-il suffisamment "récupéré" pour retrouver son meilleur niveau ? Renault, en constante progression avec sa R27, pouvait-elle briguer une place sur le podium sur un circuit qui lui réussit d'ordinaire ?
Bref, autant d'interrogations auxquelles seule la course pouvait répondre. Pour ce qui est de Renault, la 3e ligne entièrement aux couleurs françaises aura fait long feu. Heikki Kovalainen percuté par la Toyota de Trulli au freinage de l'épingle d'Adelaïde, Giancarlo Fisichella victime d'un important problème de sous-virage dans son deuxième relais en raison d'une charge conséquente d'essence embarquée (son équipe a tenté un coup de poker en allongeant son relais)… et voilà les espoirs tricolores réduits à néant. Impossible en effet de se satisfaire de la 6e place de l'italien. Même si ce dernier a réussi à contenir les assauts de la McLaren de Fernando Alonso en fin de course. Pour l'espagnol, en effet, la tâche s'est compliquée dès les essais qualificatifs. Victime d'un problème de boîte de vitesses, le double champion du monde n'a pu couvrir le moindre tour chronométré lors de la troisième phase des qualifications (Q3) et il s'élançait depuis la 10e position sur la grille. Fort peu récompensé de sa magistrale démonstration (à l'instar de son dépassement osé sur Heidfeld dans "Imola"), il termine seulement 7e de ce GP de France, perdant encore quelques points sur son jeune équipier, à nouveau sur le podium (3e). Désormais, l'écart entre les deux sociétaires de McLaren-Mercedes, qui mènent toujours la danse au championnat du monde, se porte à 14 points. Les temps sont durs pour Alonso, d'autant qu'il va devoir affronter son équipier sur ses propres terres, dès ce week-end à Silverstone…

Avec la pole de Massa puis la victoire de Räikkönen, Ferrari a mis un terme à la main mise de McLaren

Pour Ferrari, les choses se présentaient au mieux avec la pole position de Felipe Massa (en 1'15''034) et la 3e place de Kimi Räikkönen. Pour ce dernier, la victoire s'est dessinée dès le départ. Situé sur la bonne trajectoire, c'est-à-dire à l'extérieur, le finlandais emboîtait le pas à son équipier au détriment de Lewis Hamilton qui perdait le bénéfice de son 2e temps. "Pour moi, il était vital que je prenne l'ascendant sur Hamilton, résumait le vainqueur. Après, tout ce que j'ai eu à faire, c'est de suivre le plus près possible Felipe". Néanmoins, dans son premier relais, Räikkönen est gêné dans le trafic. Les positions restent donc figées au 1er ravitaillement. Dans le 2e relais, l'inverse se produit. Massa peine à se frayer un chemin parmi les retardataires, tandis que le finlandais cravache ferme sur la piste durant les quelques tours qui précèdent son 2e ravitaillement. Il regagne encore un peu de temps aux stands, et ressort devant le brésilien. La messe était dite et, trois mois après Melbourne, Kimi Räikkönen remontait sur la plus haute marche du podium. Reste que, à Magny-Cours, Ferrari vient de réussir son premier doublé de la saison, réduisant l'écart aux points avec McLaren-Mercedes : 114 points pour l'écurie de Ron Dennis, 89 pour la Scuderia. Chez les pilotes, Massa est revenu à 3 points d'Alonso (50 pts à 47). Reste le cas Kubica. Après son fantastique 4e temps des essais (en 1'15''493), le polonais a effectué une solide prestation en course, terminant… aux pieds du podium, devant son équipier Nick Heidfeld. Résultat, BMW-Sauber repart de Magny-Cours avec une marge de 20 points tout rond sur Renault (48 pts à 28), confortant par là sa 3e place au championnat du monde.


Marc David

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