Espagne : bienvenue au pays de Santander

...automobile espagnol se distingue tout d'abord par la faiblesse du marché VO : en 2006, il s'y est vendu autant de VN que de VO. D'une part, le marché du neuf est, comme en Italie, soutenu artificiellement par des aides. Le marché VO, attractif pour les mandataires européens, a pour sa part subi un recul de 25 % en 2006, une partie du volume étant exporté vers les pays du Nord de l'Europe. Autre élément distinctif, la jeunesse des acheteurs de VN : l'âge moyen est de 39,6 ans (contre 50,7 ans en France). L'Observatoire de l'Automobile table sur un ralentissement du marché VN en 2008, de 3,1 %, avec la fin des aides publiques.

Depuis quelques années, le marché du crédit à la consommation connaît un essor important. En 2006, la production des sociétés financières a atteint 30,8 milliards d'euros, en hausse de 15 %.
A lui seul, le leader du marché, Santander, y a réalisé pour 7,7 milliards d'euros de production. Avec 4,6 milliards d'euros (+ 18 %), Cetelem est pour sa part fortement tourné vers le e-crédit, qui représente près de 30 % de sa production.

Le boom du financement des VO

Le financement automobile a également fait un bond en avant : de 12,5 milliards d'euros en 2003, il est passé à 18,4 milliards en 2006, répartis à 50/50 entre le lieu de vente et le direct. Si le financement VN est en léger retrait sur la période, le financement du VO a quadruplé sur la période sur le lieu de vente et doublé en direct.

Les captives des marques françaises, bien implantées en Espagne, y réalisent de bonnes performances : 141 000 véhicules financés par RCI Banque en 2006, soit 46 % des ventes du groupe Renault ; 78 900 VN et 10 100 VO pour Banque PSA Finance, soit 22 % de ses ventes. Toutefois, la présence de Santander sur le marché automobile est impressionnante : avec ses différentes filiales, le groupe espagnol a financé pour 3,34 milliards d'euros de véhicules en 2006, dont 90 % de VN. Il travaille notamment en marque blanche pour Suzuki et Porsche. Les miettes du marché sont ramassées par Finanza (filiale de Banco Bilbao Vizcaya Argentaria), Caja Madrid (par ailleurs, premier actionnaire de l'assureur Mapfre, avec une participation de 15 %), GE Money (en JV avec une caisse d'épargne) et Cetelem.

Encore très attachés à la possession de leur véhicule et le conservant sur une longue période, les espagnols les financent 4 fois sur 5 avec un crédit classique. Chez Renault, l'offre locative New Deal ne représente ainsi que 10 % de ses financements à particuliers. L'assurance automobile, très coûteuse en Espagne, est largement proposée en concession, parfois sous forme de promotion (une année offerte) associée au financement.

Photo : Réalisé pour moitié sur le lieu de vente, le financement automobile, essentiellement sous forme de crédit, fait les beaux jours de la banque espagnole Santander.