En 2024, la hausse du prix des réparations automobiles compense la baisse des entrées à l'atelier

En 2024, les réparateurs automobiles sont parvenus à accroître leur chiffre d'affaires de +1,2 % en moyenne. Ce bilan issu de l'enquête réalisée par Mobilians et Solware auprès d'un panel de 923 ateliers de mécanique et 422 carrosseries, montre une croissance modérée qui s'explique essentiellement par la hausse du prix des pièces. Des chiffres qui viennent confirmer les chiffres du premier semestre 2024.

Plus en détail, les mécaniciens et carrossiers ont enregistré des croissances respectives de +1,2 et +1,3 %. Des hausses qui restent donc inférieures à l'inflation annuelle (+2 %) enregistrée en 2024. Ces deux métiers ont globalement souffert d'une baisse des entrées atelier, avec 3,7 et -3,1 % de fréquentation en moins. Les automobilistes ont retardé leur passage en atelier pour préserver leur porte-monnaie du contexte inflationniste.

Mais finalement, les professionnels ont partiellement bénéficié de cette hausse des prix. En effet, la progression du panier moyen de leurs clients a, en partie, compensé la réduction du nombre des entrées à l'atelier. La facture moyenne des mécaniciens (391,5 euros) a ainsi connu une croissance de +5,1 %. Tandis que le panier des carrossiers (1 660,4 euros) a opéré une hausse de +4,5 %.

Dans les ateliers mécaniques observés, la part de la pièce de rechange sur la facture (515,8 millions d'euros au total) augmente de 1,1 %. Tandis que celle de la main d'œuvre (228,6 millions d'euros) est en hausse de 1,6 %. "Malgré une baisse des entrées en atelier, l’augmentation du panier moyen permet de maintenir une dynamique positive pour les professionnels de la mécanique", confirment donc Mobilians et Solware.

Adaptation obligatoire aux exigences du marché

Mais chez les carrossiers, la situation est différente. En effet, le chiffre d'affaires issu des pièces (87,1 millions d'euros) augmente de 2,8 % – conséquence notamment des importantes hausses des prix constructeurs. Cependant, celui généré par la main d'œuvre (50,9 millions d'euros) est en baisse de -2,1 %. Aussi, "l’augmentation du chiffre d’affaires lié aux pièces compense la légère baisse de la main-d'œuvre, démontrant une évolution du modèle économique des ateliers de carrosserie", commente l'étude.

Concernant les activités globales, les analystes affirment que "ces chiffres confirment la nécessité pour les professionnels de s’adapter aux nouvelles exigences du marché, notamment en matière de coûts et de stratégies commerciales pour maintenir leur rentabilité". En effet, si mécaniciens et carrossiers semblent maintenir un fragile équilibre économique, celui-ci semble précaire pour l'instant.

En effet, ces résultats posent question dans le contexte de la transition énergétique et des autres évolutions automobile (autonomie, connectivité, etc.). Car, les réparateurs doivent à la foi rester rentables et investir massivement pour s'adapter aux actuelles évolutions du parc roulant. S'ils ne parviennent pas à financer correctement leurs équipements et formations, ils risquent de rencontrer de plus en plus de problèmes pour réparer et entretenir les véhicules récents.