Cyclevia édite son premier rapport d'activité

D’abord, place aux chiffres. Sur la base d’un volume global annuel estimé à 450 kt selon l’Ademe, 87 % des volumes d’huiles mis sur le marché ont été déclarés par les producteurs. Parallèlement, 79 % des huiles usagées collectées, soit 209 kt (dont 4 941 tonnes en Outre-mer) ont été livrées en régénération/recyclage. Un gisement émanant de près de 69 000 détenteurs (professionnels et collectivités). Pour ce qui concerne le maillage, 100 % du territoire métropolitain et ultramarin ont été couverts par la collecte gratuite depuis le 1^er juillet 2022, un point plutôt positif s’il en est.

Né d’une double volonté, celle du législateur d’abord qui, par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) a étendu la responsabilité élargie du producteur (REP) à la filière des huiles minérales ou synthétiques, lubrifiantes ou industrielles, et celle des principaux metteurs en marché de la filière qui, en des délais très courts, se sont regroupés pour créer leur éco-organisme, Cyclevia dresse son premier bilan à travers son rapport d’activité "Cycle 2022". Depuis le 23 mars 2022, date de son agrément, l’éco-organisme n’a pas ménagé ses efforts en portant les convictions d’une économie plus circulaire.

Une première expérimentation en Guadeloupe

Mais, gros plan sur les volumes d’huiles mis sur le marché. Désormais, donc, 87 % des huiles et lubrifiants sont écocontribués, ce qui signifie que les principaux producteurs de la filière ont rejoint l’éco-organisme pour assurer la gestion de leurs huiles usagées, en termes de collecte et de traitement bien sûr, mais aussi d’études techniques et d’information. "Les 13 % qui manquent à l’appel sont des constructeurs automobiles, des fabricants d’engins spéciaux et des sites de vente sur internet, indique André Zaffiro, directeur général de Cyclevia. Nous redoublons dès aujourd’hui d’efforts pour les convaincre de nous rejoindre".

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Au-delà de cet aspect, depuis le 16 octobre 2023, Cyclevia initie une première expérimentation de collecte gratuite d’huiles usagées en Guadeloupe, en partenariat avec Barbotteau, acteur historique du secteur automobile aux Antilles. Ainsi, près de 1 500 tonnes d’huiles usagées ont été collectées en 2022 en Guadeloupe, soit 75 % des huiles neuves mises sur ce marché.

Un très bon taux qui dépasse largement la moyenne nationale (53 %) et qui met en lumière la bonne organisation de la filière sur l’archipel et l’implication des professionnels, garages, etc. Cependant, les déplacements et rencontres successives effectués sur place par Cyclevia ont révélé des améliorations possibles en la matière.

Les contenants comme les contenus

Ainsi, depuis le 16 octobre et pour une durée de six mois, l’éco-organisme a mis à la disposition des particuliers de Guadeloupe six nouvelles bornes de collecte d’huiles usagées. Ces points d’apport spécialement conçus pour l’opération sont placés sur les parkings des boutiques/ateliers Midas La Jaille, Le Gosier, Sainte-Rose, Basse-Terre, et Norauto Jarry et Les Abymes.

L’accès à ces installations est libre et gratuit. En outre, cette expérimentation destinée à être dupliquée et adaptée dans d’autres territoires ne serait pas complète si Cyclevia n’avait pas décidé de prendre aussi en charge le recueil et le traitement des contenants déposés lors de la collecte des huiles.

À ce sujet, Cyclevia a demandé aux pouvoirs publics le regroupement de ses obligations afin d’intégrer les contenants des huiles (notamment les bidons) au périmètre de sa REP.

"Une démarche logique pour les producteurs et évidente pour l’utilisateur, tant le contenu et son contenant sont intimement liés dans la pratique", souligne André Zaffiro.