Les réseaux Stellantis sous le choc après l'annonce de la résiliation de leur contrat
Pour certains, l'annonce est brutale, pour d'autres elle était prévisible, voire attendue. L'annonce de la résiliation des contrats de distribution en Europe pour toutes les marques du groupe Stellantis ramène les concessionnaires à la réalité des relations commerciales avec le constructeur.
Depuis des mois, les dirigeants du groupe, Carlos Tavares directeur général de Stellantis le premier, rappelle que les coûts de distribution, estimés à 30 % du prix d'une voiture sont trop élevés et doivent être réduits. Un pourcentage qui englobe cependant bien plus que la distribution en elle-même et qui comprend les moyens commerciaux mis par le constructeur pour la vente des véhicules, mais aussi le transport, la logistique...
La résiliation annoncée à 10 heures ce 19 mai 2021, soit deux heures avant le communiqué de presse, s'appuie sur deux arguments : "En Europe, d'ici 2025 98% des modèles Stellantis seront électrifiés et 100 % d'ici 2030 [...] Stellantis veut être à l'avant-garde du changement en permettant à son réseau de s'adapter à ce nouveau contexte avec un délai suffisant. Dans ce contexte, les contrats de vente et de distribution de services de toutes les marques de Stellantis seront résiliés avec un préavis de deux ans et le nouveau réseau de distribution sera sélectionné peu après, sur la base de critères et de facteurs clés objectifs. Par ailleurs, les représentants des concessionnaires seront invités à des réunions de travail et contribueront ainsi à l’élaboration des futurs plans et stratégie de distribution du groupe qui ouvriront la voie au nouveau système de distribution de Stellantis, en tenant compte du cadre du nouveau règlement européen à compter de juin 2023."
Des annonces mi-juillet
"Ce n'est jamais très agréable à entendre", souligne ce distributeur. "Notre résiliation sera effective au 31 mai 2021 et nous saurons d'ici la fin du mois de juin et au plus tard mi-juillet, quels seront les investisseurs qui poursuivront la route avec les marques du groupe."
En prévenant ses réseaux deux ans avant la résiliation effective, le constructeur ne prend donc aucun risque juridique. Mais ce sera effectivement le temps nécessaire à une complète réorganisation des marques Peugeot, Citroën, Opel, DS Automobiles, Abarth, Fiat (VP et VUL), Alfa Romeo, Jeep.
"L’idée qui prévaut, nous le savons tous, c’est bien celle d’une forte concentration pour apporter à ceux qui resteront plus de volume en vente de véhicules neufs mais aussi en après-vente et bien sûr baisser également les coûts fixes. Mais il s’agira également de se développer très fortement dans le e-commerce, car moins de points de vente signifie également la possible "saignée" dans les volumes de ventes", analyse ce patron de groupe, comme la notamment démontré le faible succès du click & collect pendant les période de confinement.
Mi-juillet au plus tard le constructeur fera connaître aux investisseurs européens le sens de leur avenir et selon ce distributeur trois possibilités s’offrent à eux. Les premiers seront résiliés de manière certaine parce que jugés pas assez performants ou avec de trop petits contrats. Les deuxièmes obtiendront un contrat sous réserve. Les derniers se verront accorder un contrat ferme.
"De fait, tout le monde saura à quelle sauce, il sera mangé au 15 juillet. Certains vont rester sur le quai de la gare c'est certain. Reste à savoir combien ? Dans une même ville, quand 5 ou 6 concessionnaires de marques différentes du groupe Stellantis cohabitent. Il n'en restera peut être plus qu'un seul ?", complète ce distributeur. Mais en attendant cette date, tous les investissements vont être gelés et les nouveaux contrats de distribution seront discutés avec les distributeurs qui restent.
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