S'abonner
Industrie

Michelin relance trois sites tricolores

Publié le 3 avril 2020

Par Romain Baly
3 min de lecture
Après avoir mis en place des protocoles sanitaires renforcés et en dépit des craintes de ses syndicats, le manufacturier a décidé de relancer graduellement ses usines de Troyes et du Puy-en-Velay ainsi qu'un atelier de cuisson situé à Clermont-Ferrand.
Quelque 200 salariés sur les 9 000 que compte Michelin en production dans l'Hexagone sont concernés par cette reprise.

 

En pleine crise du coronavirus, Michelin a fermé la quasi-totalité de ses sites de production français (à l'exception des usines de Bassens, Bourges et Montceau-les-Mines) et l'ensemble de ceux italiens et espagnols depuis le 16 mars 2020. Après presque trois semaines d'arrêt, le manufacturier tricolore vient d'annoncer une reprise d'activité "graduelle" et dans un premier temps "très limitée". Sont concernées les usines de Troyes (pneus pour véhicules agricoles) et du Puy-en-Velay (pneus pour les engins de génie civil) ainsi qu'un atelier qui fabrique des moules de cuisson de pneumatiques à Clermont-Ferrand, a indiqué à l'AFP un porte-parole du groupe.

 

Cette reprise concerne "moins de 10% des effectifs" de ces usines, soit au maximum une cinquantaine de personnes par site et au total quelque 200 salariés en production sur environ 9 000 en France, a-t-il indiqué. "On ouvre a minima, mais aussi dans la perspective d'ouvrir plus, si les conditions sont réunies." Le protocole sanitaire prévoit notamment la prise de température à l'entrée des usines, la désinfection des machines avant chaque prise de poste, une distanciation de deux mètres entre les salariés ou bien le port du masque quand cette distance n'est pas garantie.

 

Un choix "incohérent" pour les syndicats

 

"Nous avons eu la garantie que les salariés qui ne souhaiteraient pas reprendre pourraient rester en activité partielle sans subir de pression. Mais nous sommes contre cette reprise car le protocole ne garantit pas le risque zéro. L'activité de Michelin n'est pas d'utilité publique", a réagi Jérôme Lorton, délégué central Sud. "L'Etat impose le confinement pour ne pas aller voir la famille. On n'a pas le droit de rester plus d'une heure en dehors de chez soi dans un parc mais par contre on a le droit d'être à l'usine pendant 8 heures pour fabriquer des pneus. C'est incohérent", a estimé Jean-Paul Cognet, délégué CGT.

 

La production de pneumatiques pour l'automobile, le gros de l'activité de Michelin, n'a toutefois pas redémarré, les constructeurs étant encore à l'arrêt, même si la filière songe aussi à relancer la production. "Il est urgent de préparer les conditions de reprise de l'activité dès que cela sera possible. Et, à cette fin, (...) mutualiser nos moyens pour assurer un haut niveau de protection sanitaire de nos salariés", a déclaré Luc Chatel, Président de la Plateforme Automobile (PFA), en publiant jeudi un code de bonnes pratiques pour les entreprises du secteur. Un redémarrage envisagé chez PSA (Peugeot, Citroën) a également suscité l'hostilité des organisations syndicales. (avec AFP)

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

cross-circle