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Constructeurs

Carlos Ghosn dénonce un complot des dirigeants de Nissan

Publié le 9 avril 2019

Par Alice Thuot
3 min de lecture
Dans une vidéo enregistrée le 4 avril 2019, soit juste avant sa quatrième arrestation, Carlos Ghosn clame son innocence. Accusant les dirigeants de Nissan de complot et de trahison, l’ex-homme fort de l’Alliance aurait cité des noms, avant d’être censuré par son avocat.

 

Carlos Ghosn met les choses au clair : durant sa courte période de liberté conditionnelle, ayant pris fin le 4 avril dernier avec sa quatrième arrestation, l’ancien président de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a enregistré une vidéo d’une dizaine de minutes, dévoilée aujourd’hui, mardi 9 avril à Tokyo, par son nouvel avocat Junichiro Hironaka. "Si vous écoutez ce message, cela veut dire que je ne pourrai pas tenir ma conférence de presse prévue le 11 avril", a-t-il débuté, clamant de nouveau son innocence. "Je suis innocent, voilà mon premier message. Ce n'est pas nouveau, vous l'avez déjà entendu de moi : je suis innocent de toutes les accusations portées contre moi", insiste-t-il, avant de dénoncer un complot de la part des dirigeants actuels de Nissan. "Ce n’est pas une histoire de cupidité, de dictature d’un homme, explique celui qui s’estime avoir été caricaturé et montré comme un tyran. C’est une histoire de complot, de trahison. Une poignée de directeurs exécutifs qui d’évidence, dans leur intérêt personnel et à cause de leurs craintes égoïstes, détruisent énormément de valeur", a-t-il repris.

 

Pas de noms finalement révélés

 

C’est dans cette déclaration que Carlos Ghosn fait implicitement mais toutefois plutôt clairement allusion à la peur des dirigeants de Nissan d’aller vers une fusion du japonais et de Renault, telle qu’elle était préparée depuis de nombreux mois. Une fusion selon lui perçue comme une menace pour l’indépendance de Nissan et son autonomie. "Ces gens sont connus. Je ne parle pas des employés de Nissan pour qui j’ai beaucoup de respect, je parle d’une poignée de dirigeants". Si d’aucuns attendaient des précisions sur les personnes visées par cette déclaration, la vidéo a toutefois été coupée au montage par son avocat, qui a visiblement préféré jouer la prudence en raison de "risques légaux de livrer les identités réelles de personnes". Junichiro Hironaka a par ailleurs annoncé déposer demain, mercredi 10 avril 2019, un recours devant la Cour suprême pour obtenir la remise en liberté de son client. "Si la procédure via la Cour suprême n'aboutit pas, nous déposerons un recours contre une éventuelle nouvelle extension de sa garde à vue", et ce, au moment de l'échéance de la période en cours, soit le 14 avril, a-t-il précisé.

 

De nouvelles accusations dans la presse japonaise

 

Parallèlement à la diffusion de cette vidéo, de nouvelles révélations ont été publiées ce mardi 9 avril, par le quotidien japonais Asahi. L’article dévoile l’existence présumée d'une quarantaine de sociétés enregistrées à Beyrouth, à la même adresse que Good Faith Investments (GFI). Un nom déjà connu dans l’affaire Carlos Ghosn, puisque ce fonds d’investissements, créé en avril 2015 par un avocat libanais, Fady Gebran, aurait reçu de l’argent détourné au profit de Carlos Ghosn pour l’achat d’un yacht d’une valeur de de 10,8 millions d’euros. Une partie aurait aussi été versée à Shogun Investment LLC, société créée par le fils de Carlos Ghosn à Palo Alto aux Etats-Unis.

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