S'abonner

SPIE France montre l'exemple du passage d'une grande flotte à l'électrique

Publié le 21 novembre 2024

Par Robin Schmidt
8 min de lecture
Avec plus de 10 000 véhicules, SPIE France dispose de l’une des plus grandes flottes françaises. Depuis 2019, la société a entamé son virage vers le 100 % électrique. La taille de son parc n’est pas un frein à cette transition puisqu’elle figure déjà parmi les entreprises les plus vertueuses de France.
spie france
23 % de la flotte de SPIE France est d’ores et déjà composée de véhicules 100 % électriques. ©SPIE

Dans une récente étude, l’ONG Transport & Environment place SPIE France parmi les 40 % d’entreprises les plus vertueuses en matière d’électrification des flottes. La filiale du groupe SPIE, spécialisée dans les domaines de l’énergie et des communications, s’est en effet engagée à réduire son empreinte carbone de 25 % à l’horizon 2025. Une démarche qui remonte à 2019, date à laquelle l’entreprise a réellement commencé la transition de sa flotte vers l’électrique.

 

"En 2019, nous nous sommes fixé l’objectif ambitieux de réduire notre empreinte carbone de 25 % à l’horizon 2025 sur les scopes 1 et 2. En sachant que notre flotte de véhicules représente 98 % de nos émissions sur le scope 1, nous avons donc reçu un soutien important de la part de notre direction, afin de transformer nos différentes car policies et d’équiper nos sites de véhicules électriques", déclare Sandrine Crasnier, directrice des achats de SPIE France.

 

 

L’électrification de son parc automobile constitue donc un levier majeur pour l’entreprise dans l’atteinte de ses objectifs. Surtout compte tenu de la taille de sa flotte. Composée de plus de 10 000 unités, il s’agit là de l’une des plus grandes flottes françaises. Mais ce nombre conséquent de véhicules est loin de représenter un frein pour SPIE France. La filiale tricolore dispose d’ores et déjà de 2 349 modèles 100 % électriques, ce qui correspond à 23 % de sa flotte totale. Et pour cause, son catalogue de véhicules de fonction et de service est désormais exclusivement électrique.

 

"Notre chantier de transformation est quasiment achevé pour les véhicules de fonction et de service. Mais nous avons également plus de 5 000 utilitaires légers au sein de notre flotte, soit plus de la moitié de celle‑ci. Ce sont donc ces véhicules qui sont au cœur de nos enjeux d’électrification. La car policy de nos VUL est par ailleurs d’abord 100 % électrique avec, dans un second temps, la proposition d’une alternative thermique si vraiment la nature des chantiers ne permet pas l’utilisation de l’électrique", commente Sandrine Crasnier.

 

Un essai non concluant sur les hybrides rechargeables

 

Si le catalogue de SPIE France est aujourd’hui exclusivement électrique, c’est que l’entreprise avait essayé par le passé de proposer à ses collaborateurs des véhicules hybrides rechargeables. Cependant, après une expérimentation, cet essai s’est avéré non concluant en raison du surcoût engendré par ce type de modèles lorsqu’ils ne sont pas rechargés.

 

"Depuis trois ans, nous avons décidé de bannir les véhicules hybrides rechargeables de notre flotte automobile. Après utilisation, nous avons considéré que ces derniers étaient encore plus lourds en termes d’émissions de CO2, mais aussi bien plus gourmands que les véhicules entièrement thermiques. À l’usage, l’équation n’était pas bonne et nous avons donc définitivement enlevé les modèles hybrides rechargeables de nos car policies", souligne la directrice des achats de SPIE France.

 

id.buzz spie france

SPIE France a fait le choix d'équiper sa flottes de véhicules utilitaires légers de Volkswagen ID.Buzz. ©SPIE

 

La filiale tricolore du groupe SPIE a par ailleurs fait le choix de proposer à sa direction uniquement des voitures de fabrication européenne. Ainsi, au sein de son catalogue de véhicules de fonction, on retrouve des modèles comme le Skoda Enyaq, le Renault Scenic E‑Tech ou encore le Hyundai Kona Electric. "Pour la partie véhicules de service, nous faisons des appels d’offres semestriels et nous travaillons avec Stellantis, qui nous fournit essentiellement des Peugeot e‑208. En ce qui concerne les véhicules utilitaires, nous voyons arriver de manière progressive des offres avec des autonomies correctes qui vont finir par lever certains freins auprès des collaborateurs. Nous proposons donc dans notre car policy des Fiat E‑Doblò, ainsi que des Volkswagen ID. Buzz et des Peugeot e‑Expert", détaille Sandrine Crasnier.

 

Qui poursuit : "Chez SPIE France, nous avons une politique 100 % de location longue durée full service. Nous négocions des contrats tripartites, c’est‑à‑dire avec les constructeurs que nous sélectionnons en fonction des remises appliquées, mais aussi avec les différents loueurs du marché. Nous avons un panel de loueurs assez large, mais également un volume d’achat conséquent."

 

Accompagner les collaborateurs

 

Cependant, pour s’engager dans la mobilité électrique, il ne suffit pas seulement de s’équiper de véhicules électrifiés. Et ça, SPIE France l’a bien compris. "Nous avons aussi ciblé tout un volet sur l’équipement de nos sites en dispositifs de recharge qui est absolument nécessaire", témoigne la directrice des achats de SPIE France.

 

Si l’entreprise propose d’accompagner financièrement ses collaborateurs pour l’installation d’une borne de recharge à leur domicile, elle a également décidé de déployer de manière assez massive un certain nombre d’infrastructures dans l’ensemble de ses sites. "Nous avons installé à date plus de 800 points de recharge, principalement des bornes de 22 kW réparties sur près de 150 sites et nous avons pour ambition d’atteindre plus de 1 000 points de charge sur plus de 200 sites, avant la fin de l’année 2025", précise‑t‑elle.

 

L’accompagnement et la formation des collaborateurs à l’usage d’un véhicule électrique apparaissent aussi comme des éléments essentiels et complémentaires à cette électrification de la flotte. Le véhicule électrique peut, en effet, paraître comme un frein pour certains des salariés car il implique souvent un changement majeur dans leur quotidien, avec l’adoption de nouveaux réflexes. Ainsi, au début de la transition de sa flotte, la société a choisi de mettre en place un questionnaire afin de cibler les employés pouvant potentiellement être éligibles à ce type de véhicules de par leurs habitudes de déplacement. "Cela nous a par ailleurs permis de détecter ceux qui étaient motivés à faire cette transition vers l’électrique et qui allaient finalement un peu être les ambassadeurs de cette démarche", explique Sandrine Crasnier.

 

sandrine crasnier spie france

Sandrine Crasnier, directrice des achats de SPIE France. ©SPIE

 

Avant d'ajouter : "Au niveau de SPIE France, nous avons également des écoles de sécurité avec des simulateurs de conduite, ce qui nous a alors permis de faire des campagnes d’écoconduite assez larges. Nous avons aussi réalisé dès le démarrage de cette transition des sessions de prise en main des véhicules, dans le but de rassurer et de vaincre toutes les inquiétudes que pouvaient avoir nos collaborateurs sur la mobilité électrique. Certains d’entre eux pouvaient, par exemple, craindre de tomber en panne sèche, mais en l’espace de quatre ans, nous n’avons eu aucun incident de ce type. Tous nos salariés sont équipés de cartes et d’abonnements pour aller se charger n’importe où en France."

 

La filiale française du groupe SPIE a par ailleurs déjà pu commencer à jauger les premières retombées de l’introduction de véhicules électriques au sein de son parc automobile. "Au fur et à mesure que nous progressons dans l’électrification de notre flotte, nous voyons notre poste loyer augmenter, car ce dernier est plus cher pour les véhicules électriques. Mais en parallèle, nous voyons également le poste carburant diminuer. Au global, nous avons donc calculé que le coût d’usage des véhicules électriques était équivalent, voire un peu moins élevé que celui des thermiques, notamment grâce à une baisse drastique de la maintenance", atteste la directrice des achats de SPIE France.

 

 

Enfin, l’entreprise se concentre aussi sur un autre élément qu’elle juge important pour atteindre ses objectifs de réduction de son empreinte carbone et qui concerne sa flotte automobile. En effet, SPIE France a considéré qu’il était pertinent de diminuer le nombre de véhicules et donc le nombre de kilomètres réalisés par ses employés. "À cela s’ajoute également ce que nous appelons « le downsizing » qui consiste à revoir notre organisation sur les chantiers afin d’utiliser des véhicules de plus petite dimension, notamment concernant les utilitaires. C’est un sujet sur lequel tous nos futurs développements vont reposer car la neutralité carbone ne peut pas être atteinte sans un questionnement de l’usage de nos véhicules", affirme Sandrine Crasnier.

 

"Chez SPIE France, l’électrification de notre flotte est un enjeu qui mobilise pas mal de personnes et sur lequel les équipes ont à cœur de travailler. C’est un sujet dont nous pouvons être fiers, car nous n’avons pas à rougir des progrès constants que nous réalisons", conclut-elle.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Laisser un commentaire

cross-circle