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Industrie

ZF va supprimer jusqu'à 14 000 postes d'ici 2028

Publié le 26 juillet 2024

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
L'équipementier allemand ZF va supprimer, d'ici 2028, entre 11 000 et 14 000 postes dans son pays. Il met en cause la pression sur les coûts et la faible demande pour les composants destinés aux véhicules électriques.
ZF va supprimer près d'un quart des ses effectifs en Allemagne. ©ZF

La transition vers l'électrique ne se fera pas sans casse. Une nouvelle preuve avec l'équipementier allemand ZF qui vient d'annoncer la suppression de 11 000 à 14 000 postes en Allemagne d'ici 2028 dans l'activité de fabrication de composants destinés aux véhicules électriques.

 

ZF met en cause "la forte concurrence, la pression sur les coûts et la faible demande de véhicules électriques". Les postes supprimés devraient concerner à la fois la production, l'administration, la recherche et le développement.

 

Cette annonce vient s'ajouter à celles, déjà connues, de la fermeture d'usines allemandes de ZF, à Gelsenkirchen fin 2024 et à Eitorf d'ici 2027. En janvier, des milliers de salariés avaient manifesté devant le siège du groupe, à Friedrichshafen, pour dénoncer les menaces sur l'emploi.

 

Les syndicats s'inquiétaient notamment pour l'avenir d'une usine de fabrication de boîtes de vitesse de ZF, à Sarrebruck, qui emploie près de 10 000 salariés, dont de nombreux frontaliers résidant en France.

 

ZF, Continental, Bosch suppriment des emplois en Allemagne

 

Ce plan social est une nouvelle démonstration des difficultés de la sous-traitance automobile, pilier de l'industrie allemande, face à la concurrence chinoise et la fin programmée du moteur thermique dans l'Union européenne en 2035.

 

Car l'industrie des moteurs électriques nécessite beaucoup moins de main d'œuvre que pour les moteurs à combustion. En outre, l'élan de la demande pour les voitures électriques a considérablement ralenti ces derniers mois, notamment à cause de l'inflation et du manque de modèles bon marché, au moment même où le gouvernement allemand a supprimé, pour des raisons budgétaires, les aides à l'achat de véhicules à batterie.

 

A cela s'ajoute la pression sur les coûts exercée par les constructeurs, surtout dans le domaine de l'électrique. Cette situation s'est traduite par une cascade de plans sociaux chez les sous-traitants automobiles ces derniers mois.

 

A lire aussi : Pourquoi Bosch met le paquet sur le software automobile

 

L'allemand Continental va supprimer 7 000 emplois dans le monde. Le numéro un mondial Bosch a lui aussi annoncé la suppression de 3 500 postes dans le monde.

 

Les annonces de ZF sont une mauvaise nouvelle supplémentaire pour l'économie allemande qui tourne au ralenti et qui devrait afficher une modeste croissance de 0,3 % cette année, selon les prévisions du gouvernement.

 

Un recentrage de la stratégie de ZF

 

"La gravité de la situation exige des mesures décisives pour être en mesure d'adapter l'entreprise à un marché et à un environnement concurrentiel plus difficiles", a déclaré dans le communiqué Holger Klein, PDG de ZF.

 

L'équipementier emploie actuellement 54 000 salariés en Allemagne et 168 700 dans le monde, dans 31 pays. Ce projet de restructuration devrait inclure des mesures de "retraite partielle".

 

Le syndicat allemand de la métallurgie IG Metall a dénoncé une "décision contre l'Allemagne" qui ne s'attaque pas "aux causes de la crise", en détournant l'attention de "l'échec des responsables". "Nous nous battrons pour chaque emploi", a martelé Helene Sommer, déléguée chez IG Metall.

 

"Afin de réduire les coûts, ZF prévoit d'implanter de nombreux nouveaux produits pour l'électromobilité principalement à l'étranger, où les coûts sont moins élevés", a indiqué la branche bavaroise d'IG Metall, dans un communiqué séparé.

 

ZF a annoncé un réajustement de sa stratégie : il compte désormais renforcer ses segments porteurs des "véhicules commerciaux, des solutions de châssis, la technologie industrielle et le marché des pièces de change", selon le communiqué. Cela doit lui permettre de "se concentrer sur des produits qui sécurisent les sites à long terme", ajoute-t-il. (avec AFP)

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