Top départ pour l'usine de batteries de Verkor à Dunkerque

L'usine Verkor de Bourbourg, tout près de Dunkerque (59), est officiellement lancée. En effet, jeudi 11 décembre 2025, la direction de l'entreprise, des partenaires et des représentants politiques, notamment la ministre de la Transition écologique Monique Barbut et le ministre délégué chargé de l'Industrie Sébastien Martin, ont coupé le ruban.
"Ce projet industriel s'affirme comme l'un des plus structurants du pays et inscrit durablement les Hauts-de-France dans l'avenir industriel de l'automobile européenne décarbonée", souligne le gouvernement.
Début de l'aventure Verkor en juin 2020
Finalement, l'histoire de Verkor est allée relativement vite. En effet, comme l'a rappelé Benoît Lemaignan, le président de Verkor, sur scène : "L'aventure a débuté à six en juin 2020, au moment du déconfinement, dans le Vercors. Et nous étions portés par deux choses : l'Europe doit produire ses propres batteries et puis une idée audacieuse : pourquoi ne le ferions-nous pas ?"
La suite est connue : Verkor a été fondée en 2020 à Grenoble (38) et de nombreuses étapes ont conduit à la décision, prise en 2022, de bâtir une gigafactory en France. Les travaux ont débuté en 2023 et voilà donc aujourd'hui l'inauguration.

©Verkor / Bastien Crequi Photographe
Les premières cellules sont attendues pour début 2026 afin d'alimenter, dans un premier temps, des modèles du groupe Renault, qui détient 10 % de Verkor, comme notamment l'Alpine A390 et plus tard la nouvelle gamme de VUL du français.
Depuis 2020, Verkor a sécurisé plus de 3 milliards d’euros pour soutenir la construction à Dunkerque de ce site stratégique et le développement du Verkor Innovation Centre à Grenoble.
L'usine du nord doit générer 1 200 emplois directs d'ici 2027 et 3 000 emplois indirects. Sur ce site, Verkor vise, d'ici 2030, une production de batteries lithium-ion capable d'équiper 300 000 véhicules électriques par an, soit 50 GWh.
"Nous avons besoin de protection, nous sommes une industrie naissante"
"Il y a des doutes et des questionnements sur le développement de cette industrie, mais nous sommes là, nous avançons" a encore déclaré Benoit Lemaignan.
"Nous avons besoin de protection, nous sommes une industrie naissante" en Europe, a-t-il plaidé, en faisant allusion aux arbitrages très attendus de la Commission européenne sur le secteur automobile.
"L'Europe doit d'abord récompenser les constructeurs automobiles qui vont faire le choix d'acheter des composants fabriqués sur son sol" en particulier certains composants critiques comme les batteries, a souligné la ministre de la Transition écologique Monique Barbut.
"Nous défendrons une préférence européenne accompagnée d'une bonification, afin de soutenir la filière automobile et ses équipementiers", a-t-elle ajouté.

©Verkor / Bastien Crequi Photographe
"Cette ambition d'électrification de la mobilité demeure au cœur de nos priorités", "nous ne lâcherons rien sur ce sujet-là", a renchéri ministre délégué chargé de l'Industrie Sébastien Martin, tout en reconnaissant qu'il faudra "une volonté européenne extrêmement forte" pour accompagner l'engagement français dans le tout-électrique.
Bientôt quatre usines de batteries dans les Hauts-de-France
Avant Verkor, deux autres usines de batteries ont déjà démarré dans les Hauts-de-France : en 2024 celle d'ACC, coentreprise entre Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies, puis cette année celle d'AESC, groupe japonais majoritairement détenu par le chinois Envision, qui alimente notamment les modèles fabriqués dans l'usine Renault-Ampere de Douai (59).
Le taïwanais ProLogium a lui repoussé à 2028 l'ouverture de son usine à Dunkerque, expliquant avoir dû revoir sa conception après avoir décidé de miser sur la quatrième génération de sa technologie innovante de batteries lithium-céramique.
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