Résultats en repli pour Michelin, qui accuse l’Europe de ne pas protéger son industrie
Michelin a vu ses ventes de pneus baisser au premier semestre 2024 mais a protégé ses bénéfices en les vendant plus cher, alors que le marché européen ne permet plus d'exporter, selon son PDG, Florent Menegaux.
Le chiffre d'affaires du groupe a atteint 13,5 milliards d'euros, soit une baisse de 4,24 %, précise un communiqué publié le 24 juillet 2024. Le bénéfice net recule de 4,63 % mais reste à un haut niveau, à 1,16 milliard d'euros.
"Michelin est très résilient"
"Les résultats sont très solides malgré des volumes de vente en baisse", a souligné Florent Menegaux lors d'une conférence téléphonique avec la presse. "Le semestre qui vient de passer montre que Michelin est très résilient".
La baisse des volumes de vente, annoncée dès début juillet, est compensée par "un positionnement du groupe sur les marchés les plus rémunérateurs", comme le secteur agricole, les mines, l'aviation ou les pneus de plus grand diamètre pour les voitures.
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La situation devient cependant compliquée en Europe où, depuis l'épidémie de Covid, les ventes d'automobiles sont au ralenti et le marché des pneus d'entrée de gamme est envahi par des surplus chinois, selon Florent Menegaux.
"Jusqu'à présent nous étions capables de nous en sortir parce qu'on pouvait exporter depuis l'Europe", a précisé Florent Menegaux. Mais "le marché européen est resté ouvert à toute la concurrence internationale sans que les règles du jeu ne soient équitables. L'énergie, l'inflation sur les salaires, et une concurrence très débridée ont rendu l'Europe non compétitive pour faire de l'export".
Fermeture d'usines en Europe
"L'Europe ne protège pas son industrie", a résumé le PDG du groupe. "Cela crée des surcapacités structurelles qui sont délicates". Michelin a déjà annoncé fin 2023 la fermeture progressive de deux usines en Allemagne et l'arrêt d'une activité de pneus pour poids lourds en Pologne.
Au premier semestre pourtant, le fabricant clermontois a également profité d'une baisse globale des coûts sur l'énergie, du transport maritime et des matières premières, a souligné Florent Menegaux.
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Le groupe a d'ailleurs amélioré sa rentabilité, avec un résultat opérationnel des secteurs (son indicateur de prédilection, qui mesure la performance des secteurs opérationnels du groupe) de 13,2 % du chiffre d'affaires (+1,1 point sur un an). (avec AFP)
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