Recyclage des batteries : Eramet suspend son projet d'usine dans le nord de la France

Face à un marché européen de la voiture électrique en baisse de 6 % depuis début 2024, Eramet appuie sur la pédale de frein pour son projet d'usine de recyclage des métaux inclus dans les batteries.

"Faute de montée en puissance en Europe des usines de batteries et de leurs composants, il existe aujourd'hui de fortes incertitudes, à la fois sur l'approvisionnement en matières premières de l'usine et sur les débouchés des sels métalliques issus du recyclage", explique Eramet dans un communiqué.

A lire aussi : La filière du recyclage des batteries se construit

Lors d'une conférence de presse téléphonique, Christel Bories, PDG du groupe, a notamment expliqué "qu'avec la très lente montée en puissance des usines de batteries, nous ne sommes pas en mesure de sécuriser des approvisionnements en matière première pour alimenter notre projet d'usine."

Sans batterie, pas de recyclage

Ce projet d'usine avait été annoncé en novembre 2023. En partenariat avec Suez, Eramet prévoyait l'implantation à Dunkerque (59) d'un site de recyclage des batteries. Suez devait notamment gérer la partie démantèlement des batteries dans une usine en amont. Dotée d'une capacité de 50 000 tonnes de modules par an (soit l'équivalent de 200 000 batteries de véhicules électriques), cette partie du projet n'est pas remise en cause par Suez.

A lire aussi : L'avenir du recyclage des batteries se dessine à Dunkerque

C'est l'usine "aval" qui est aujourd'hui suspendue par Eramet. Dans cette étape, les métaux tels que le lithium, le cobalt et le nickel sont extraits pour être réutilisés dans la production de nouvelles batteries.

Cette annonce fait suite aux difficultés rencontrées par Northvolt ou encore ACC dans la production de batteries pour voitures électriques. Non seulement les gigafactories doivent affronter la baisse du marché, mais elles subissent en plus de plein fouet les difficultés de production.

A lire aussi : Face à une production plus difficile que prévu, ACC demande des aides

Cette faiblesse de la production européenne conduirait Eramet à revendre en Asie les sels métalliques issus du recyclage. "Cela ne fait pas sens de recycler sur le marché européen pour vendre le produit en Asie", a ajouté Christel Bories.