Plastic Omnium avance pied au plancher

Plastic Omnium confirme. Après avoir bien débuté l'année, le groupe tricolore poursuit sur sa lancée. Il a ainsi bouclé le premier semestre 2023 sur un chiffre d'affaires de 5,8 milliards d'euros. Un résultat en hausse de 34,7 % que l'équipementier attribue à plusieurs facteurs. À commencer par une production industrielle qui a confirmé son rebond ces derniers mois. Plastic Omnium constate notamment une "reprise solide de la production automobile en Allemagne et dans les pays d'Europe de l'Est", et de bons résultats en Asie.

L'apport des activités historiques

"C'est un premier semestre extrêmement solide et satisfaisant", s'est félicité Laurent Favre lors d'une conférence de presse. "Ce n'est pas tous les jours que l'on enregistre de tels résultats." Le directeur général du groupe précise qu'après deux années compliquées "les chaînes logistiques se sont largement stabilisées, améliorées (...) On n'a quasiment plus de mauvaise surprise au jour le jour".

Plus en détails, il est intéressant de noter que la marge opérationnelle a progressé de 16,9 %, à hauteur de 210 millions d'euros. Cette donnée a été "tirée par les activités historiques" du groupe, dans les pièces de carrosserie, les réservoirs et le systèmes de dépollution. Les analystes d'Oddo BHF ont salué dans une note "un solide début d'année, soulignant une gestion robuste". À la Bourse de Paris, l'action Plastic Omnium gagnait 5,33 % ce 24 juillet vers 11h20, à 19,54 euros.

L'indépendance passe par le désendettement

Le résultat net du tricolore est quant à lui en légère baisse, de l'ordre de 4,1 % pour un total de 100 millions d'euros. Une contreperformance provoquée par une hausse des charges financières liées notamment à "la poursuite de l'augmentation des taux d'intérêt". Le groupe a par ailleurs généré des flux financiers libres de 137 millions d'euros, en légère hausse par rapport au premier semestre 2022. De quoi lui permettre "d'absorber l'impact des acquisitions et les investissements dans l'hydrogène".

Il a en effet récemment investi dans l'éclairage (AMLS Osram, Varroc) et l'électrification (Actia Power, qui fabrique des batteries pour camions et bus). Après ces rachats, Plastic Omnium a désormais "pour objectif de se désendetter", a souligné Laurent Favre. "C'est par là que passe l'indépendance et nous nous y employons." L'endettement du groupe s'élevait à 1,53 milliard d'euros fin juin. Un chiffre en baisse de 139 millions en six mois. Le groupe maintient ses objectifs pour l'année. Il vise notamment une marge opérationnelle supérieure à 400 millions d'euros, en progression de plus de 10 % par rapport à 2022.

Un carnet de commandes au plus haut

À moyen termes, les perspectives s'avèrent elles-aussi positives. Le carnet de commandes de l'équipementier promet une bonne dynamique pour les années à venir. Plastic Omnium précise que celui-ci est lié à près de 60 % aux véhicules électriques (hydrogènes inclus). Après avoir atteint des records en 2021 et 2022, ce même carnet de commandes s'avère aujourd'hui plus important sur un semestre que sur une année pleine.

L'équipementier reste cependant "vigilant dans un marché difficile à vivre", a souligné Laurent Favre. Avec l'inflation, certains véhicules ont un "prix trop élevé par rapport à ce qu'il devrait être",  a-t-il ajouté. "On sent un certain ralentissement" des commandes, notamment dans le véhicule électrique. Alors que Tesla ou Audi ont déjà baissé leurs prix, les constructeurs "n'auront pas d'autre choix qu'aller dans cette direction-là s'ils veulent garder leurs volumes", estime encore le dirigeant. (avec AFP)