S'abonner
Industrie

Normes CO2 : la France et l'Espagne disent non au rétropédalage

Publié le 21 octobre 2025

Par Jean-Baptiste Kapela
3 min de lecture
Paris et Madrid réaffirment leur engagement en faveur de l’interdiction des ventes de voitures thermiques neuves dès 2035, malgré les pressions venues d’Allemagne, d'Italie et des constructeurs européens.
fin de vente des véhicules thermiques neufs 2035
La France et l'Espagne ont réaffirmé leur soutien à l'interdiction, prévue pour 2035, de vendre des voitures thermiques neuves dans l'Union européenne. ©AdobeStock-Juan

La France et l'Espagne décident finalement de ne pas céder aux sirènes des constructeurs au grand dam du voisin allemand. Les deux pays ont en effet réaffirmé leur soutien à l'interdiction, prévue pour 2035, de la vente de voitures neuves à moteur thermique dans l'Union européenne. Rappelons que cette mesure, la plus emblématique du Pacte vert européen, est de plus en plus contestée par les constructeurs automobiles, qui réclament à cor et à cri un assouplissement des règles. 

 

Dans une missive révélée par le média Contexte, les deux pays assurent que la révision prévue par la Commission ne devra "en aucun cas remettre en cause l'objectif de zéro émission" pour 2035. "L'échéance de 2035 est un repère essentiel pour le secteur automobile. Elle conditionne la poursuite des projets industriels, notamment les giga-usines de batteries", plaident-ils. Les deux pays affirment cependant soutenir "des flexibilités" pour le secteur, à condition qu'elles profitent à l'industrie automobile européenne. Une position que la France a réaffirmée lors du discours de Marc Ferracci lors d’un Conseil de compétitivité le 30 septembre 2025

 

 

Ces flexibilités pourraient notamment prendre la forme de super crédits qui seraient par exemple accordées pour la vente de petits véhicules électriques produits en Europe. Paris et Madrid s’opposent aussi à ce que les véhicules hybrides rechargeables "soient favorisés après 2035".

 

L’Allemagne et les constructeurs vent debout 

 

À ce stade, la Commission européenne assure maintenir le cap, mais la pression monte : la loi actuelle prévoyait de réévaluer la mesure et ses impacts en 2026. L'exécutif européen a promis de se pencher sur le sujet dès la fin de l'année. Constructeurs et équipementiers espèrent que la réévaluation du texte permettra au minimum d'introduire des flexibilités, voire de lever tout bonnement cette interdiction.

 

 

Le chancelier allemand a jeté un pavé dans la mare début octobre en s'engageant à "tout faire" pour lever l'interdiction de vente de voitures thermiques en 2035. Le 6 octobre 2025, le ministre italien des entreprises et son homologie allemand ont cosigné une lettre adressée à la Commission européen pour appeler un changement de cap immédiat. Ce à quoi la France et l'Espagne s'opposent.

 

 

Cette lettre sera au menu de discussions entre les 27 ministres de l'Environnement, ce mardi 21 octobre 2025 en fin d'après-midi. Ces échanges ont lieu en plein virage probusiness au sein de l'Union européenne, via notamment la révision de nombreuses mesures environnementales adoptées lors du précédent mandat d'Ursula von der Leyen.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle