Les équipementiers automobiles durement touchés par la crise des semi-conducteurs
84 % des équipementiers français sont touchés par les problèmes de pénurie de semi-conducteurs qui pénalisent durement l’industrie automobile. Si les constructeurs, comme PSA ou Honda, accumulent des arrêts de leur chaîne de production suite à cette pénurie, les équipementiers sont les premiers à subir ces problèmes d’approvisionnement.
Selon une enquête réalisée par la Fiev, 92 % des adhérents de la fédération des équipementiers subissent des retards de livraison (dont la durée est comprise entre 1 et 6 mois), et pour plus de 2 répondants sur 3, les pénuries s’aggravent. Depuis la fin de l’année 2020, on estime à un million le nombre de véhicules qui n’auraient pas pu être produits à cause de cette pénurie.
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Pour le président de la Fiev, Claude Cham, cette situation ne va pas s’améliorer avant la fin de l’année. "La situation est assez simple. Pendant que la demande de l’industrie automobile pour ces composants avait baissé de 10 %,, en 2020, les autres filières industrielles ont augmenté leurs besoins de 14 %. Et comme l’automobile ne pèse que 10 % dans la production des semi-conducteurs, les entreprises de ce secteur ont tout simplement transféré leur production", avance le président de la Fiev.
Cette situation s’analyse également au regard des pratiques entre constructeurs et équipementiers automobiles. Ces derniers travaillent essentiellement sur la base de commandes prévisionnelles à 3 et 6 mois qui s’ajustent au fil du temps et une stratégie de livraison en juste-à-temps. "Même si les équipementiers ont l’habitude de prendre des marges de sécurité, il faut bien comprendre que nous sommes face à un cas de force majeure et que nous sommes, avec les semi-conducteurs, dans un marché où l’industrie automobile n’est pas leader et n’est pas traitée forcément en priorité. Si nous ne proposons pas des solutions concertées pour gérer le plus collectivement possible cette crise, sa résolution prendra plus de temps. D’autant que nous sommes face à des facteurs aggravant", poursuit Claude Cham faisant ainsi référence à quelques tensions entre les interlocuteurs de la filière.
Des facteurs aggravant
La Fiev observe en effet, une hausse importante, en parallèle, du prix des matières premières (le prix de la tonne d’acier est ainsi passée de 580 euros à 880 euros, en quelques mois). La crise sanitaire dont l’Europe est loin d’être sortie alors que la production en Chine et aux USA est repartie avec force, fait également partie des facteurs aggravant.
De plus, le plan de relance français de l'automobile a largement poussé la consommation de véhicules électrifiés, fortement consommateurs de ces composants.