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Industrie

Les e-fuels dans le collimateur de T&E

Publié le 6 octobre 2023

Par Damien Chalon
3 min de lecture
Le lobby pro-électrique Transport & Environnement s’attaque aux carburants de synthèse. Une voiture fonctionnant au e-fuel émettrait 79 % de CO2 de plus qu’une voiture électrique, mais 70 % de moins qu’un équivalent essence. Pour T&E, cette solution ne présente aucun avantage.
carburant de synthèse
T&E milite pour que l'UE conserve l'objectif de neutralité carbone des carburants de synthèse. ©AdobeStock-luchschenF adobe.stock.com

En dehors de l’électrique, aucune solution technologique ne trouve grâce aux yeux du lobby Transport & Environnement (T&E). L’organisme tire cette fois à boulets rouges sur les carburants de synthèse, ou e-fuels.

 

Rappelons que ces carburants, sous la pression de l’Allemagne notamment, vont bénéficier d’un régime dérogatoire pour l’après-2035, date à laquelle la vente de voitures thermiques et hybrides sera interdite au sein de l’Union européenne.

 

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D’emblée, T&E avance que les voitures alimentées par des e-fuels émettront près de cinq fois plus de CO2 que les véhicules électriques "si l’UE renonce à son ambition d’appliquer aux e-fuels son exigence de neutralité carbone". Selon l’organisme, l’industrie pétrolière militerait en effet pour un affaiblissement de ce critère.

 

"Pendant des années, le lobby des e-fuels nous a répété à quel point leurs carburants étaient propres. Il est donc incompréhensible qu’ils ne puissent pas répondre aux critères proposés par la Commission. Il appartient désormais aux gouvernements des États membres de tenir bon sur cette exigence de neutralité carbone", assène Marie Chéron, responsable politiques véhicules à T&E France.

 

La question de la neutralité carbone

 

Le point clé est donc la neutralité carbone ou non de ces carburants de synthèse, qui sont produits en associant des molécules d'hydrogène et de carbone. La question est de savoir si l'hydrogène utilisé sera décarboné et si le CO2 sera puisé dans l'atmosphère ou dans la biomasse.

 

Pour appuyer son raisonnement, T&E prend comme référence une berline essence du segment C conduite en 2035 et émettant 204 g/km de CO2, du puit à la roue et en conditions réelles. Un équivalent électrique serait quant à lui à l’origine de 13 g de CO2 rejetés par km, et même 3 g/km en France où l’électricité est la plus décarbonée.

 

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En remplaçant l’essence par du e-fuel, la note en CO2 passerait à 61 g/km si, précise T&E, "les législateurs appliquent le critère plus faible de 70 % de neutralité carbone, prévu par l’actuelle législation européenne sur les énergies renouvelables".

 

"Pour être totalement neutres en carbone, les carburants de synthèse devront être produits en utilisant du CO2 capturé dans l’air, afin de compenser les émissions générées lorsque le carburant est brûlé dans le moteur", précise le lobby.

 

Coût de production et émissions polluantes

 

Transport & Environnement ajoute que les e-fuels sont à l’origine de rejets de dioxyde d’azote (NOx), de monoxyde de carbone et d’ammoniac. Les ultimes arguments avancés sont le coût de production élevé de ces carburants et la quantité d’électricité renouvelable nécessaire à leur conception, faisant dire à T&E que le recours à cette alternative serait "un véritable gaspillage d’énergie et d’argent".

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