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Industrie

Législative 2022 : l’avenir de l’automobile dans le flou

Publié le 20 juin 2022

Par Jean-Baptiste Kapela
4 min de lecture
Les résultats du second tour des législatives sont tombés, et l’alliance du président de la République n’a pas atteint la majorité absolue. Le quinquennat à venir devrait être teinté d'instabilité et le secteur automobile risque d’en être la victime collatérale.
Sans majorité absolue, Ensemble ! pourrait éprouver des difficultés à appliquer le pan de son programme dédié à la mobilité.

Les cinq prochaines années promettent d’être mouvementées à l’Assemblée. Les résultats du second tour des élections législatives sont tombés ce dimanche 19 juin 2022 et le palais Bourbon a désormais un nouveau visage. Si en 2017, LREM (dorénavant Renaissance) avait obtenu la majorité absolue avec 308 sièges, en 2022, les cartes sont rebattues. Réunie sous la bannière "Ensemble !", avec le MoDem et Horizon, le camp d’Emmanuel Macron n’aura obtenu que 245 sièges.

 

La majorité présidentielle prend un revers et Emmanuel Macron n’aura plus la même latitude pour mettre en œuvre sa politique. Il sera forcé de trouver des alliances de circonstance pour espérer faire passer certains de ses projets. En particulier avec LR, qui pourrait faire pencher la balance d'un côté comme de l’autre. En bref, une période d’instabilité se dessine à l’horizon. Mais quid de la mobilité et de l’automobile pour ce prochain quinquennat ?

 

"Cette situation, inédite sous la Vème République, déjoue toutes les prévisions et augure d’une crise de régime avec laquelle l'économie et l'automobile en particulier s'accorderaient très mal. Le risque principal est naturellement une forme de paralysie alors que le pays et notre secteur ont besoin de prises de décisions claires, d'une dynamique et d'une vitesse d'exécution", analyse Xavier Horent, délégué général de Mobilians.

 

Par ailleurs, certains des ministres du gouvernement d’Elisabeth Borne, mis en échec lors des législatives, vont devoir poser leur démission selon la règle fixée par le président. C'est notamment le cas d'Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, qui n'obtient que 46,64 % des voix dans la 6ème circonscription de l'Essonne. Elle aurait dû, en théorie, être chargée du volet transport et mobilité à défaut d'avoir instauré un ministère dédié. Le secteur qui nous intéresse entre donc dans une période de flou, d'autant plus qu'il reste à savoir qui prendra la succession.

 

Des partis divisés sur l'automobile

 

Au palais Bourbon, si l’assemblée est divisée, certaines thématiques devraient tout de même aller dans un sens commun. En particulier au niveau de l’écologie et des mobilités alternatives. Ainsi, il y a peu de chance de voir la loi d’orientation des mobilités de 2019 radicalement altérée. Ensemble ! et Nupes étant sur la même longueur d’onde concernant quelques sujets comme le Forfait mobilité durable par exemple. En revanche, la vision 100 % électrique de l'automobile fait débat par exemple. Certains partis, en particulier dans la Nupes, souhaitent la fin des véhicules hybrides, quand d’autres, à l'extrême droite, fondent leurs espoirs sur les véhicules hydrogènes.

 

En matière de réglementation, les Zones à faibles émissions (ZFE-m) devraient potentiellement faire leur retour dans l’assemblée, avec des partis politiques totalement en opposition face à leur instauration, comme la France insoumise et le Rassemblement national. De plus, les questions de bonus-malus qui pourraient aussi créer des points de discordance dans l'hémicycle. "Les principaux groupes politiques représentés ont très peu de points communs dans leurs visions respectives de la filière et des enjeux de mobilité pour les Français et les entreprises, réagit Xavier Horent. Outre l'attribution des postes clefs au sein des commissions parlementaires, le premier test viendra de la discussion du projet de loi relatif au pouvoir d'achat. L'épreuve de vérité sera pour les discussions budgétaires, notamment quant à l'amplification indispensable des baisses d'impôts… En particulier de production."

 

Et le délégué général de Mobilians d'ajouter : "en parallèle, les besoins d'accompagnement vont rester très forts pour réussir une transition à risques très élevés. Ma crainte étant que la France ne peut en aucun cas se payer le luxe d'attendre encore cinq ans pour se réformer réellement et avancer. Tout s'accélère, en particulier dans notre secteur !"

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