Le marché des lubrifiants à la reprise !
Après avoir touché le fond en avril 2020 avec un recul de 41,8 % de source CPL (Centre Professionnel des Lubrifiants), le marché des lubrifiants automobile avait amorcé une relative remontée en mai, puisque le recul s’établissait à - 29 %. Et voilà qu’en juin (décalage oblige eu égard aux remontées des différents membres du CPL), ce même marché enregistre une hausse significative de 5,4 %. Une inversion de tendance bienvenue qui permet de "limiter quelque peu la casse" sur la période confinement et post-confinement, avec un recul de 16,9 % (équivalent à 120 700 tonnes) sur les six premiers mois de l’année. Mieux, sur l’année courante (1er juillet 2019 au 30 juin 2020), la régression s’amortie un peu plus, puisqu’elle se situe à - 12,9 % (256 480 tonnes).
Il faut rappeler qu’en 2019, année perturbée par les différents mouvements sociaux, la régression s’établissait à 6,3 %. Mais, retour à cette année 2020, et plus particulièrement à la situation par qualité du marché intérieur au 30 juin. Toujours de source CPL, la catégorie "moteurs voitures de tourisme", majoritaire avec 50 800 tonnes, accuse une baisse d’un peu plus de 25 % (25,3 exactement) sur le premier semestre. Au sein de celle-ci, le segment "essence et mixtes" (largement majoritaire avec 42 850 tonnes) accuse une régression quasi semblable (- 26,4 %) tandis que le segment "diesel tourisme" enregistre une régression de 17 %.
Reste que, la progression globale de 5,4 % recensée en juin ne reflète qu’une part de la réalité. En effet, certains acteurs avouent avoir enregistré une progression à deux chiffres sur la période estivale, à savoir sur les mois de juin/juillet/août. Le cas de Wolf & Champion et de Yacco, par exemple. "D’une manière indéniable, cette progression reflète une dynamique positive sur le secteur, pense Francis Perry, responsable Commercial France de Wolf & Champion. Si la tendance se poursuit, nous devrions nous rapprocher des résultats enregistrés sur l’ensemble de 2019". Chez Yacco, où l’on voyait pourtant une reprise progressive du marché, on admet avoir battu des records sur cette période estivale.
Casse de l'effet de saisonnalité
"Nos prévisions sur juin/juillet, à l’instar de celles d’autres acteurs, misaient sur un retour à l’équilibre dès juillet, explique Eric Candelier, président de Yacco. La réalité a complètement démenti ces prévisions dans la mesure où ce mois s’est révélé très porteur, ce qui n’a pas été sans conséquence sur la logistique. Même s’il semblerait que nous revenions à une situation plus normale sur ce mois de septembre avec un tassement de l’effet rattrapage, les professionnels ont au moins une quinzaine de jours d’avance au niveau de leur carnet de rendez-vous et c’est tant mieux". Et celui-ci d’ajouter : "ce qui est certain, c’est que la crise sanitaire a véritablement cassé un rythme basé sur une saisonnalité reconnue par toute la profession. En effet, les ventes de lubrifiants reposent sur des cycles réguliers, établis en fonction du parc, des kilomètres parcourus et ainsi de suite".
Evidemment, et Eric Candelier en convient, le report du passage de bon nombre de véhicules au contrôle technique (notamment, tous ceux qui sont passés en 2018 lorsque l'examen s’est durci), a joué un certain rôle, et ce d’autant plus que le contrôle officiel s’accompagne le plus souvent d’un pré-contrôle chez son garagiste "Or, bien souvent, l’opération vidange est évoquée à cette occasion", rappelle le président de Yacco. Une évocation d’autant plus vraie à l’approche des congés d’été.
Cette année, ceux-ci ont pris un relief particulier avec, pour bon nombre de nos compatriotes, une découverte ou une redécouverte des richesses de notre territoire, le plus souvent à bord d’un véhicule. "Ajoutée à la période de rattrapage, la nécessité de prendre la route avec un véhicule bien entretenu a contribué à porter le marché, sachant que septembre va être en quelque sorte « le juge de paix » avec son lot d’incertitudes, pense Olivier Gougelin, directeur des Ventes Lubrifiants Automobile Europe de l’Ouest d’ExxonMobil. D’où l’impossibilité de se projeter véritablement". Certes.
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