Le Grand Prix ACF veut remettre l'Europe dans la course à l'innovation

L'échéance approche. Le 28 novembre 2025, le bureau des candidatures fermera ses portes et la prochaine étape vers la finale du Grand Prix ACF AutoTech pourra débuter. Pour la neuvième année consécutive, l'Automobile Club de France et ses partenaires se mettront en quête de la pépite capable d'apporter une innovation concrète et viable aux industriels.
Une neuvième édition que Richard de Cabrol, le métronome de ce rendez-vous annuel, place volontiers sous le signe de la résilience. D'abord, pour l'équipe d'organisation qui espère compter un très grand nombre de dossiers qualitatifs en provenance du monde entier, à présenter aux constructeurs, équipementiers et fonds d'investissement. Ensuite, pour les start-up elles-mêmes qui doivent évoluer dans un environnement plus complexe.
Des fonds d'investissement en renfort
Non pas que l'argent n'afflue pas. Comme le rappelle Richard de Cabrol, la R&D automobile a concentré 85 milliards d'euros de budget en Europe en 2025. "Mais reste à savoir qui en a bénéficié. Trop souvent, les sommes sont destinées à des projets internes aux grandes entreprises et moins aux collaborations avec des jeunes sociétés", regrette celui qui, par ailleurs, gravite dans le monde du financement.
Voilà l'un des défis majeurs du Grand Prix ACF : parvenir à convaincre que l'innovation a besoin de contribution. "Il y a un triptyque, pousse Richard de Cabrol. Il faut de la collaboration, des investissements pour concrétiser et des possibilités de transformations commerciales. Les start-up ont besoin de convertir leurs idées en ventes".
Auréolée en 2024, la société tricolore Genomines constitue l'un des derniers exemples en date de l'enjeu. La deeptech française, basée à Saclay (78), développe une technologie très innovante dans l’extraction de métaux, plus particulièrement du nickel, en s'appuyant sur des plantes. À l'heure de l'électrification de la mobilité, elle a séduit des investisseurs. 45 millions de dollars ont été levés en série A pour lui permettre de faire la démonstration du système. De l'argent en provenance de Hyundai Motor et de Jaguar Land Rover surtout, non de constructeurs européens.
Les organisateurs du Grand Prix ACF avancent donc sur un chemin parallèle. "Nous pensons que les venture capital se prêtent mieux à cet exercice d'accompagnement des phases de préparation", explique Richard de Cabrol. De fait, AVP Capital (2,5 milliards de dollars d'actifs sous gestion) et French Fab (émanation de Bpifrance) ont rejoint l'aventure. Deux partenaires qui pourraient bien devenir les actionnaires des start-up lauréates de l'édition 2026.
Les innovations manufacturières en première ligne
Dans une Europe qui cherche un nouveau schéma industriel, les start-up les plus en vue pourraient être celles qui concentrent leur innovation sur la manufacture. Le Grand Prix ACF en a récompensé par le passé. Les idées fondées sur le service ont d'ailleurs moins souvent fait mouche au cours des dernières éditions.
Une fois les dossiers de candidature collectés, puis étudiés par les membres du jury, six d'entre eux seront qualifiés pour la finale. Celle-ci aura lieu le 15 avril 2026, à l'Automobile Club de France. Qui succèdera à Tetmet pour le GP ACF et à Abiliz pour le Prix Pionnier ACF ?
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