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Industrie

La Chine prête à des mesures de rétorsion contre l'Europe

Publié le 23 mai 2024

Par Nabil Bourassi
2 min de lecture
Pékin se prépare à appliquer des droits de douane de 25 % sur les importations de voitures européennes. Le gouvernement chinois n'a jamais accepté l'enquête sur les subventions publiques aux voitures électriques, conduite par Bruxelles et qui pourrait mener à des taxes douanières.
Droits de douane importations voitures européennes en Chine
La Chine ne restera pas sans réponse en cas de barrières douanières contre sa production automobile. ©AdobeStock-Atlantis

La Chine organise les représailles. D'après la Chambre de commerce chinoise auprès de l'Union européenne, Pékin travaille sur un projet de droits de douane sur les importations d'automobiles européennes.

 

D'après cet organisme, une telle mesure serait une manière de réduire l'impact carbone de l'automobile en Chine. Mais pour de nombreux experts, il s'agirait d'une mesure de rétorsion alors que l'Union européenne a lancé une enquête sur des subventions publiques à l'export de voitures électriques. Si les investigations confirmaient un tel dispositif, Bruxelles serait alors en droit de taxer les importations.

 

Pékin agacé par Paris, Berlin tempère à dessein

 

Pékin n'a jamais caché son agacement sur cette enquête. Le premier marché automobile du monde s'est lancé dans une stratégie d'exportation massive afin d'écouler ses surcapacités industrielles, mais aussi pour s'imposer comme un leader du secteur automobile en profitant de son avance dans la voiture électrique.

 

A lire aussi : USA : la hausse des taxes double le prix des voitures chinoises

 

Lors de son passage à Paris, le président chinois Xi Jinping avait observé que cette enquête avait été poussée par les Français, tandis que les Allemands s'étaient montrés réticents. Olaf Scholz avait même fait le déplacement quelques semaines auparavant à Pékin, et s'était en partie désolidarisé de la démarche de Bruxelles.

 

L'Allemagne joue gros...

 

De fait, l'Allemagne exporte bien plus de véhicules en Chine que la France, notamment les voitures premium et de luxe. D'après une étude de BNP Paribas, l'excédent commercial allemand sur le seul secteur de l'automobile était de 20 milliards d'euros sur les sept premiers mois de l'année 2023. La banque notait que les exportations étaient en baisse tandis que les importations subissaient une hausse.

 

Sans surprise, les valeurs automobiles allemandes ont été sanctionnées en Bourse. L'impact étant proportionnel à la dépendance de la marque, Porsche perdait ainsi presque 4 %, BMW reculait de 2 %, tandis que Mercedes et Volkswagen ont lâché 1 %.

 

Bruxelles doit rendre les conclusions de son enquête avant le 5 juin prochain.

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