Jacques Mauge, président de la Fiev : "C'est le rôle d'Equip Auto de parler innovations"

Plus convivial, plus moderne, l’édition 2017 du salon Equip auto semble avoir réussi son pari. Les chiffres de fréquentation communiqués montrent 95 000 visites. Un niveau stable par rapport à l"dition de 2015, mais les organisateurs affichent la satisfaction d’avoir renoué avec un événement parisien de qualité. Jacques Mauge, président de la Fiev, dresse un premier bilan. 

Journal de l'Automobile. Quel premier bilan pouvez-vous tirer du salon ?

Jacques Mauge. Le retour à Paris d’Equip Auto a poussé les exposants à accentuer la qualité. La disposition des lieux a été essentielle, je pense. Les exposants, qui sont revenus après une absence, sont contents d’avoir été présents et ne sont absolument pas dans l’état d’esprit d’un seul galop d’essai.

JA. Les véhicules connectés et autonomes étaient au cœur des discussions. Est-ce également pour les équipementiers, mais aussi les réparateurs, le moment indispensable pour montrer leur rôle essentiel dans la filière ?

JM. La filière automobile est une chaîne très intégrée. Si un acteur est défaillant, c’est l’ensemble du train qui tombe. Les ruptures ont été créées par les constructeurs et il reste encore beaucoup de projets à réaliser qui doivent être mis en œuvre par la filière et non par de nouveaux entrants. Nous avons les moyens de nous battre et, par exemple, nous sommes imbattables sur la sureté ! Notre action vise à faire en sorte que les acteurs traditionnels de l’industrie automobile ne soient pas relégués au rang de simples sous-traitants d’acteurs de la nouvelle économie. Ce sont les équipementiers qui doivent parler de l’innovation et non les Gafa, par exemple. Les équipementiers n’ont pas peur de Google et ils iront trouver la valeur où elle se situe avec les véhicules connectés. 

JA. Le village des start-up a attiré beaucoup de visiteurs et modernise l'image du salon. Quels retours en avez-vous ?

JM. Excellents ! C’est l’image du salon qui doit parler d’innovation. Nous avons choisi cette année de placer le village dès l’entrée du salon. C’est notre rôle de les aider à passer du stade de start-up à celui de licorne

JA. L'accès aux données techniques est une réelle préoccupation pour les réparateurs et laisse présager une nouvelle bataille réglementaire. Quel regard portez-vous sur ce dossier européen ?

JM. La maintenance prédictive est déjà une réalité et l’accès aux données est un élément déterminant pour jouer la partie. La Cnil a publié pendant le salon son pack de conformité, mais attention aux données recensées pour la maintenance. La donnée numérique a pour nature la possibilité de s’échapper très vite. Le pack de conformité nous aide à réfléchir sur ce point.

JA. La formation des jeunes aux métiers de l'automobile était au cœur des préoccupations également. Comment pouvez-vous aider à attirer les nouveaux diplômés dans la filière automobile ?

JM. Nous savons que 80% des métiers d’aujourd’hui vont changer dans les vingt ans à venir. Mais attention, ne nous méprenons pas : les robots ne vont pas remplacer les emplois. En revanche, nous devons aider les salariés à se former. A nous de parler de ce sujet. L’automobile a une image tellement contestée au niveau politique que nous avons des difficultés à attraper les meilleurs talents. C’est pour cette raison que nous avons décidé avec la société des ingénieurs de l’automobile d’organiser une journée de rencontre avec 500 à 700 des étudiants des plus grandes écoles pour leur montrer la passion qui règne dans l'automobile. La révolution est en marche et nous devons proposer des solutions. 

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