Fin des moteurs Renault en F1 : quel sort pour le site Alpine de Viry-Châtillon ?
169 victoires et 23 titres de Champion du Monde. Tel est le palmarès de Renault en tant que motoriste de Formule 1. Cependant, à partir de 2026, le constructeur français ne concevra et ne produira plus de moteurs dans la compétition reine du sport automobile. Son écurie de F1 Alpine pourrait en effet être motorisée par Mercedes, ce qui devrait réduire les coûts directs de 120 millions à 17 millions de dollars.
Une page se tourne donc pour Renault et son site de Viry-Châtillon (92), qui emploie près de 350 salariés dans le développement et la production de blocs moteurs, et pour qui la F1 ne représente pas moins de 70 % de l’activité actuelle. Fin juillet, les représentants du personnel de l’usine ont été informés de l’arrêt du programme, juste avant la fermeture estivale imposée pendant deux semaines.
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Contraint par ses nombreux engagements d'investissements, Renault fait un arbitrage qui tire de fait un trait sur 47 ans de son histoire dans la compétition la plus prestigieuse du sport automobile. Néanmoins, les mauvais résultats en compétition de ces deux dernières années ont poussé la direction du groupe à prendre cette décision forte. Le moteur actuel de Renault est actuellement moins puissant que ceux de ses concurrents et son écurie Alpine stagne à la huitième place du classement constructeur (sur dix).
« Voir l'équipe Alpine F1 se tourner aujourd'hui vers un moteur étranger serait une trahison, marquant un abandon honteux de l'héritage de l'équipe et de 50 ans d'histoire et d'expertise en haute technologie », ont déclaré les salariés de l’usine de Viry-Châtillon dans un communiqué.
Qui poursuivent : « Nous ne comprenons pas ce qui justifie de démanteler l'entité d'élite qu'est l'usine de Viry-Châtillon et de trahir son héritage et son ADN en implantant un cœur Mercedes dans notre Alpine F1 ».
350 emplois en sursis et des centaines d’autres menacés
Face au mécontentement des employés du site de Viry-Châtillon, la direction de Renault se couvre en annonçant des formations et des reconversions. Pas de quoi rassurer les 334 salariés de l’usine qui restent pour l’heure dans l’incertitude en ce qui concerne leur futur dans le groupe. De même que les 150 salariés prestataires travaillant sur le site qui n'ont aucune garantie sur leur avenir.
« Cette nouvelle est préoccupante et ses conséquences se répercuteront notamment sur la sous-traitance. Il est évoqué l’idée de faire de Viry un pôle de haute technologie en orientant notamment l’activité vers l’hydrogène, une voie encore très nébuleuse chez Renault. Malgré la promesse de sauvegarde des emplois, ce qui inquiète aujourd’hui, c’est la perte de sens au travail étant donné que les nouveaux projets risquent d’être radicalement différents », explique la CGT du groupe Renault.
Mais la casse sociale pourrait aller bien au-delà du site Viry-Châtillon, puisque 1 500 emplois pourraient être touchés ailleurs en France. Les salariés de Mecachrome en premier lieu, qui fabriquent et assemblent les blocs moteurs dans le Cher.
« L'annonce de la fin du développement et de la production de groupes motopropulseurs français pour la Formule 1 est une absurdité. Nous ne pouvons accepter qu'Alpine et le groupe Renault ternissent leur image, c'est pourquoi nous exhortons Luca de Meo et son conseil d'administration à revenir sur cette décision », ont commenté les salariés de l’usine de Viry-Châtillon.
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Selon le syndicat CGT du groupe Renault, une réunion avec les différents responsables de l’usine devrait avoir lieu le 30 août afin de décider d’une action à mener. Pourtant, il y a deux ans, Luca de Meo avait affirmé que l’écurie de Formule 1 Alpine "était la vitrine et la fierté du groupe Renault"...
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