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Industrie

Euro 7 : la méthode de tests des pneus ne sera pas annoncée avant 2026

Publié le 9 septembre 2025

Par Romain Baly
3 min de lecture
Alors que le niveau des émissions polluantes des pneumatiques sera intégré dans la future norme Euro 7, un groupe de travail devait statuer début septembre 2025 sur la méthode de tests retenue. Faute de consensus entre celle en conditions réelles et celle en laboratoire, la décision a été reportée à février 2026.
Dans le cadre d'Euro 7, le choix de la méthode de tests de pneus est déterminant pour évaluer le niveau de leurs émissions polluantes. ©AdobeStock-DedMityay
Dans le cadre d'Euro 7, le choix de la méthode de tests de pneus est déterminant pour évaluer le niveau de leurs émissions polluantes. ©AdobeStock-DedMityay

Réuni la semaine passée à Genève (Suisse), dans les locaux de l'ONU, le groupe de travail chargé de déterminer la méthode de tests des pneumatiques dans le cadre de la future norme Euro 7 a finalement choisi… de ne pas choisir. Cette décision était très attendue car c'est par ce biais que les émissions polluantes des enveloppes pourront être évaluées.

 

Tout le dilemme qui se posait à ce groupe d'experts consistait à déterminer laquelle des deux méthodes "en lice" avait le plus de sens. Avec, d'un côté, une première méthode dite en conditions réelles, soutenue par Michelin et la plupart des manufacturiers du marché européen, car gage selon eux de résultats plus précis et plus fidèles aux réalités d'usage. Et de l'autre, une seconde, dite "sur volant", réalisée en laboratoire, qui a les faveurs de Bridgestone mais qui présente des résultats plus aléatoires.

 

"Nous, on est totalement en phase avec Euro 7. Le fait de savoir ce que deviennent les particules fines et de définir des seuils maximaux est une bonne chose, expliquait à la presse Florent Menegaux, PDG de Michelin, lors d'une conférence avec la presse organisée en amont des discussions qui ont eu lieu à Genève. Mais pour que cette norme ait du sens, il faut avoir des tests qui soient les plus corrélés possible avec ce qui se passe sur la route."

 

Encore quelques mois pour convaincre

 

Définie depuis une dizaine d'années par l'Unece (la Commission économique pour l'Europe des Nations unies) et validée par l'Adac, la méthode en conditions réelles est ardemment défendue par Bibendum. Le groupe clermontois espérait ainsi qu'elle serait retenue par ce groupe de travail. L'idée est ensuite de la transposer dans le droit européen et d'en faire le socle de définition des pneumatiques évalués dans le cadre d'Euro 7.

 

Faute de consensus, les experts qui composaient ce collège (représentants de manufacturiers, États membres, ONG…) ont finalement décidé de reporter leur choix à février 2026, date de leur prochaine et dernière réunion sur ce sujet. Si aucun accord n'est alors trouvé, ce sera à la Commission européenne de statuer directement.

 

 

À date, la crainte de voir les deux méthodes être avalisées par les autorités continentales est donc écartée. Ce qui représente déjà une bonne nouvelle, à en croire Cyrille Roget. "Beaucoup de gens pensaient que la discussion devait porter sur les seuils et moins sur la méthode de tests. Or, cet enjeu a été au cœur des échanges menés durant cette réunion et c'est une vraie satisfaction pour nous", explique le directeur de la communication scientifique et innovation de Michelin. Les efforts de sensibilisation du groupe tricolore vont donc se poursuivre dans les prochains mois, avec l'objectif de faire définitivement pencher le débat du côté des tests en conditions réelles.

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