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Industrie

Droits de douane : l'automobile européenne a déjà perdu !

Publié le 7 juillet 2025

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
La fin de la trêve des droits de douane réciproques entre l'Europe et les États-Unis a bientôt sonné. La date butoir du 9 juillet 2025 pour la mise en place d'un nouvel accord est dans moins de 48 heures. Et même si l'Europe parvient à bien négocier, elle sera tout de même perdante avec un taux de taxe minimum de 10 %.
droits de douane - USA
Dans une configuration du pire, les constructeurs se contenteraient de droits de douane réciproques de 10 % pour l'automobile comme pour le reste des biens échangés. ©AdobeStock

C'est l'effervescence entre Washington et Bruxelles. Les discussions commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis se sont intensifiées à l’approche de la fin de la trêve douanière, fixée au 9 juillet 2025.

 

Si un accord ne se fait pas d’ici là, les deux géants économiques risquent de se retrouver en pleine guerre commerciale, avec des conséquences importantes pour plusieurs secteurs clés, dont l’automobile et l’acier. Sans accord, les nouveaux droits de douane sectoriels et autres seront entérinés pour le 1er août 2025.

 

Les droits de douane américains : une pression croissante

 

À l’entrée des États-Unis, les exportations européennes, particulièrement les véhicules et leurs composants, sont confrontées à des droits de douane très lourds. Actuellement, une taxe de 25 % s'applique à ces produits, une mesure qui ne bénéficie pas de la suspension accordée dans le cadre de la trêve des droits réciproques.

 

Toutefois, des exceptions existent en fonction du pays d’origine : une réduction à 10 % pour les produits en provenance du Royaume-Uni, dans le cadre d’un accord séparé, et une taxe de 15 % sur les produits en provenance du Mexique, également en vertu d’un accord bilatéral. Par ailleurs, les droits de douane sur l’acier et l’aluminium restent particulièrement sévères, avec une taxe de 50 % qui menace lourdement les exportations européennes.

 

 

En dehors des véhicules et des pièces automobiles taxés à hauteur de 25 %, de l'acier et de l'aluminium (ces deux derniers secteurs étant taxés à hauteur de 50 %), les autres biens échangés se voient appliquer un taux de 10 %.

 

"La volonté est de faire baisser ce chiffre de 25 %. L'Europe a fait des propositions qui consistent à rester aux taux de 10 % de droits réciproques. Cela reste quand même important, mais c'est moins mauvais que 25 ou 50 %", avance un professionnel, proche des discussions.

 

Dans une configuration du pire, les constructeurs se contenteraient donc de droits de douane réciproques de 10 % pour l'automobile comme pour le reste des biens échangés alors que, jusqu'au 19 juin 2025, les échanges entre les deux continents se voyaient taxés de 2,5 %.

 

Lors d'un échange avec la PFA en juin dernier, Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste à BDO France, estimait qu'un deal s'affirmerait avant la date butoir imposée par Donald Trump pour la fin des négociations. Mais même si ce deal "ultrarapide" est trouvé, cela ne dit rien du détail qui s'imposera. "Quoi qu'il en soit, les droits seront supérieurs à l'existant et nous serons perdants", affirmait-elle.

 

Les constructeurs allemands et les équipementiers les plus touchés

 

Les liens automobiles entre l'Europe et les États-Unis concernent essentiellement l'Allemagne qui exporte une grande majorité des 750 000 véhicules qui partent sur le continent américain. Mais c'est également toute l'industrie qui est touchée puisque ces modèles sont équipés de composants également français.

 

 

Dans le sens inverse, ce sont également surtout des véhicules de marques allemandes qui reviennent sur le territoire européen, pour environ 170 000 unités. Ces derniers se verraient appliquer également des droits de douane de 10 %. Une sorte de double peine à la sortie et à l'entrée.

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