CATL se lance dans la production de batteries au sodium-ion

Après avoir réalisé une hausse de bénéfice net de 32,9 %, CATL profite de sa bonne santé pour faire le plein d'annonces en parallèle du Salon de Shanghai. En effet, le géant mondial de la batterie qui équipe notamment les marques Tesla et Mercedes, affirme qu’il compte proposer prochainement sur le marché des batteries au sodium-ion. Notons que cette technologie est déjà explorée par son concurrent chinois BYD et par l’entreprise française Tiamat.
L’avantage des batteries au sodium-ion permet de s'affranchir des contraintes liées à l'approvisionnement en cobalt et lithium, et offre plus de résistance aux changements de température. Elle offre notamment une résistance aux grands froids de certaines régions chinoises qui réduisent l'autonomie, précisent les dirigeants de CATL.
Fruit de dix ans de travail
La fabrication en série de ces batteries au sodium-ion doit débuter en juin 2025 pour de petites batteries de démarrage destinées aux poids lourds, sous la marque Naxtra, avec pour avantage majeur de démarrer par temps froid. Les grosses batteries de voitures électriques et hybrides au sodium devraient suivre dès décembre 2025.
Les batteries au sodium sont "sorties du laboratoire" après 10 ans de recherche et sont "maintenant prêtes à être commercialisées", s'est félicité le patron de CATL, Robin Zeng. Elles pourraient vite remplacer "la moitié des batteries LFP (lithium, fer, phosphate) du marché", selon les dirigeants de CATL. Cette première version de série des batteries au sodium promet une autonomie de 500 km pour les voitures électriques.
Deuxième génération de batterie et innovation
Quelques heures avant l'ouverture du salon de l'automobile de Shanghai, CATL a aussi lancé lundi la deuxième génération de sa batterie "Shenxing", qui doit équiper 67 voitures cette année, pour les marques chinoises Zeekr, Nio ou Avatr. Elle promet 800 km d'autonomie et une recharge très rapide, avec 520 km d'autonomie regagnés en cinq minutes, soit davantage que son concurrent chinois BYD. Le fabricant compte sur le développement des systèmes d'échange de batterie, comme celui de son partenaire Nio, pour diffuser ses nouvelles technologies, ont indiqué ses dirigeants.
Le groupe a également présenté comme son "innovation majeure" un système de double batterie offrant "plus de sécurité", notamment aux voitures autonomes, en évitant la panne si une des deux batteries dysfonctionne, selon le directeur technique de la société, Gao Huan. Le planning de production de ces batteries doubles, développées depuis cinq ans, n'a pas été précisé. Mais une marque automobile en utilise déjà une dans la conception d'une voiture autonome, a indiqué le responsable.
Le danger des droits de douane pour CATL
Les lourds droits de douane mis en place par les États-Unis contre la Chine pourraient au contraire les freiner, en augmentant le prix des pièces et des voitures. Mais les dirigeants de CATL n'ont pas souhaité commenter cette guerre commerciale. Le 7 janvier, le département américain de la Défense a par ailleurs inclus CATL dans une liste d'entreprises qui seraient selon lui affiliées aux forces armées chinoises. CATL avait démenti être engagé "dans des activités militaires".
Alors que l'industrie des voitures électriques a décollé avec la technologie de batteries NMC (nickel, manganèse, cobalt), plus performante, de nombreux constructeurs passent maintenant à la LFP, plus résistante et moins chère, tandis que d'autres technologies émergent. (Avec AFP)
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