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Industrie

Bruxelles autorise une aide allemande accordée à Northvolt

Publié le 8 janvier 2024

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
En réponse aux subventions américaines, la Commission européenne a donné son feu vert au gouvernement allemand qui souhaite aider Northvolt à bâtir une usine de batteries sur son sol. Il s'agira de la première activation du dispositif de soutien adopté en mars 2023.
Northvolt
Northvolt poursuit la construction de son maillage industriel. ©Northvolt

La machine européenne se met en route et Northvolt sera le premier industriel à en tirer profit. La Commission européenne a validé, lundi 8 janvier 2023, un plan de soutien public de l'Allemagne au fabricant de batteries pour véhicules électriques. L'équipementier suédois bénéficiera d'une subvention de 700 millions d'euros assortie d'une garantie de 202 millions d'euros.

 

Une enveloppe destinée à le convaincre de bâtir son prochain site industriel sur le sol allemand. Il s'agit de "la première aide" autorisée par Bruxelles dans le cadre d'un mécanisme de l'UE créé en mars 2023 afin d'éviter le "détournement" de projets d'investissement européens vers les États-Unis, a expliqué la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager.

 

C'est bien de cela dont il s'agit pour la Commission européenne : répliquer à l'Inflation reduction act (IRA), le plan de soutien de 370 milliards de dollars décidé par l'administration américaine pour favoriser l'industrie verte et les usines américaines.

 

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Pour rappel du contexte, Northvolt avait annoncé, en mai 2023, l'implantation d'une usine géante à Heide, à une centaine de kilomètres de Hambourg, grâce à la promesse du soutien financier de Berlin. Après plusieurs mois d'incertitudes, l'entreprise suédoise menaçait de déplacer son investissement aux États-Unis.

 

"Il est important d'être pragmatique", a souligné Margrethe Vestager, lors d'un point presse commun à Bruxelles avec le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck. "Nous aurions pu ne rien faire, mais nous savons, grâce à des documents internes de Northvolt, que l'investissement aurait alors eu lieu aux États-Unis" grâce à une subvention américaine, a-t-elle affirmé.

 

Assurer la sécurité stratégique

 

Bruxelles a préféré permettre à l'Allemagne "de verser une aide équivalente pour que l'investissement ait lieu ici", a-t-elle expliqué. Cette aide incite, selon elle, l'entreprise "à développer ses installations de production et sa technologie" en Europe. "Nous avons besoin d'implanter sur le sol européen une partie de la production des industries essentielles du futur", a déclaré de son côté Robert Habeck, défendant une politique de "sécurité stratégique" en matière d'économie.

 

L'industriel scandinave a d'ailleurs annoncé en novembre avoir développé une nouvelle technologie de batteries sodium-ion, moins gourmande en métaux stratégiques, qui pourrait réduire la dépendance envers la Chine.

 

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Cette usine de Northvolt, la première du groupe en dehors de la Suède, se situera proche des côtes de la mer du Nord. Elle bénéficiera ainsi d'un approvisionnement en électricité décarbonée issue de parcs éoliens géants. La production démarrera en 2026 et atteindra sa pleine capacité en 2029.

 

De manière concrète, le projet prévoit le recrutement de 3 000 personnes. Le site de production aura une capacité annuelle de 60 GWh, soit suffisamment pour équiper 800 000 à un million de véhicules électriques par an, selon la taille de la batterie. (avec AFP)

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