Bridgestone reste prudent pour 2022
C'est un bilan contrasté que vient de livrer Bridgestone, entrevoyant d'un côté une nouvelle croissance de ses opérations et de l'autre la poursuite de la flambée des prix du pétrole et du caoutchouc naturel. Le groupe japonais s'attend ainsi à "la persistance du fort vent contraire de l'inflation sans précédent" de ces deux matières premières dont sa production dépend étroitement, ce qui devrait affaiblir ses marges, selon une présentation publiée en ligne.
Bridgestone anticipe aussi une chute de 29 % de son bénéfice net en 2022, à 280 milliards de yens (2,1 milliards d'euros). Cependant ce plongeon est en grande partie liée à la sortie de son bilan de son activité américaine dans les matériaux de construction Firestone Building Products, qu'il a vendue l'an dernier au suisse LafargeHolcim. Hors actifs déconsolidés, le repli de son bénéfice net devrait se limiter à 6 %. Et Bridgestone table en revanche sur une croissance de 8 % de son bénéfice opérationnel ajusté en 2022, à 425 milliards de yens, pour une hausse de 12 % de ses ventes, à 3 650 milliards de yens (28 milliards d'euros).
Un résultat légèrement inférieur aux prévisions
Sur le segment des pneus de rechange, "alors que la demande en Amérique du Nord devrait se tasser, une reprise est attendue au Japon et ailleurs en Asie", pronostique le groupe. Concernant le segment des pneus de première monte, pour les véhicules neufs, "la demande devrait se redresser" même si l'impact de la pénurie de semi-conducteurs, qui ralentit la production automobile mondiale, "devrait perdurer pour le moment".
En 2021, Bridgestone a généré un bénéfice net de 394 milliards de yens (3 milliards d'euros), un résultat supérieur à sa dernière prévision et gonflé par la vente de Firestone Building Products, après une modeste perte nette en 2020. Son bénéfice opérationnel ajusté l'an dernier s'est lui aussi fixé à environ 394 milliards de yens (+90 % sur un an), tandis que son chiffre d'affaires annuel a grimpé de 20 % à 3 246,1 milliards de yens (24,8 milliards d'euros), un peu moins que prévu. Ses performances se sont fortement améliorées l'an dernier dans toutes les grandes zones géographiques, notamment dans la région Amériques, qui représente près de 45 % de ses ventes mondiales.
Le groupe veut rassurer ses actionnaires
Au quatrième trimestre 2021 cependant, Bridgestone a accusé une perte nette de 28,8 milliards de yens (220,5 millions d'euros), ce qui ne lui était plus arrivé depuis le troisième trimestre 2020. En cause, des pertes exceptionnelles liées à des cessions d'activités marginales annoncées en décembre, l'une dans les gommes anti-vibration et l'autre dans des produits chimiques. Mais le groupe a signé un bénéfice opérationnel sur la période, et ses ventes trimestrielles ont augmenté de 20 % à 928,6 milliards de yens. Bridgestone va par ailleurs racheter jusqu'à 100 milliards de yens (763 millions d'euros) de ses propres actions d'ici décembre 2022, une mesure qui devrait bien être accueillie par ses actionnaires. (avec AFP)
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.