Bosch France optimiste pour 2019
Après une année 2018 contrastée, avec un chiffre d'affaires en baisse de 2,7 %, à 3,1 milliards d'euros, Bosch France imagine un exercice 2019 mieux orienté. "Nous tablons sur une légère augmentation du chiffre d’affaires, portée par l’amélioration du contexte industriel et des prévisions encourageantes pour la plupart de nos divisions en France, et ce, malgré la baisse de la demande sur le marché diesel, à laquelle nous faisons face", a expliqué Heiko Carrie, le président de Bosch France-Benelux.
"On voit une dynamique, qui pourrait être encore plus grande sans le problème du diesel", a dit à l'AFP le président. "Le diesel moderne n'a rien à voir avec l'ancien", a-t-il fait valoir. La "pollution" des moteurs diesel actuels est "de moins en moins importante, voire négligeable", a affirmé Heiko Carrie, qui a rappelé qu'en termes de CO2, le diesel fait "mieux que l'essence". "Si on arrête maintenant l'amélioration des (moteurs) diesel, on perd une technologie où l'on est champions en Europe", a poursuivi le président de Bosh France. Il a rappelé que selon les prévisions de Bosch, en 2030, 75 % des voitures auront encore un moteur thermique.
Le déclin des moteurs diesel, dans la foulée du "dieselgate" à Volkswagen en 2015, affaire qui a valu à Bosch 90 millions d'euros d'amende en Allemagne fin mai 2019, est notamment à l'origine des difficultés de l'usine de Rodez (Aveyron), qui était dédiée à cette technologie. En 2018, Bosch avait estimé que 600 emplois étaient potentiellement menacés sur ce site. Sur ce nombre, 300 postes ont été maintenus sur une ligne de fabrication d'injecteurs de dernière génération, avec à la clé un investissement de 14 millions d'euros. Plus largement, Bosch France va poursuivre la modernisation de ses sites de production grâce à un budget de 60 millions d'euros.
Les 300 autres doivent être préservés par la diversification des activités, notamment dans l'aéronautique et l'horlogerie et la réaffectation à Rodez de la fabrication de barres de torsion. Le groupe y a aussi implanté une équipe dédiée à des solutions d'industrie du futur, en coopération avec sa filiale Rexroth.
Plus largement, l'année 2018 a enregistré une "solide performance" dans le pôle mobilité (automobile) grâce au secteur des pièces de rechange et aux systèmes d'aide à la conduite, a complété Heiko Carrie. Il a aussi évoqué une "piste prometteuse" au centre de recherche et développement de Sophia Antipolis qui développe des algorithmes pour des caméras embarquées. Bosch emploie en France plus de 7 300 personnes sur 29 sites, dont 10 centres de R&D.
Le groupe, non coté en Bourse, a enregistré en 2018 un chiffre d'affaires total en hausse de 0,5 % à 78,5 milliards d'euros, pour un résultat opérationnel de 5,5 milliards. (avec AFP).