Biocarburants : la VDA fédère les associations européennes autour de cinq propositions

L'association allemande de l’industrie automobile (VDA) continue de batailler pour faire une place aux biocarburants. Elle vient de présenter un nouveau plan en dix points pour une mobilité "climatiquement neutre" au travers duquel la puissante corporation dirigée par le Dr. Marcus Bollig avance une série de recommandations destinées à accélérer la décarbonation des transports, tout en préservant la compétitivité européenne.
Sans remettre en question l'électrification pure des véhicules, la VDA rappelle, par la voix de son directeur général, que d’autres technologies innovantes sont compatibles avec des moteurs thermiques fonctionnant aux carburants renouvelables. Ce qui pourrait jouer un rôle déterminant, non seulement sur le Vieux Continent, mais à l'échelle de tous les marchés mondiaux.
De fait, la VDA appelle les politiques à doter l'Europe d’un cadre réglementaire capable d’intégrer pleinement les carburants renouvelables dans la transition. Une vision partagée par trente associations majeures, parmi lesquelles se trouvent des structures nationales comme l'Anfia (Italie), la Febiac (Belgique), la Fiev (France), Sernauto (Espagne), PZPM (Pologne), l'Afia (Portugal), ou internationales comme le Clepa.
De la reconnaissance et un cadre bien défini
La déclaration commune publiée par la VDA, le 20 novembre 2025, met donc en avant cinq priorités pour libérer le potentiel de ces carburants bas carbone. D’abord, il s'agirait d'instaurer une égalité de traitement entre véhicules neufs et existants utilisant des carburants renouvelables. Cela afin que tout véhicule puisse, à terme, fonctionner à 100 % avec de l’énergie décarbonée.
Les signataires ont ensuite adhéré à l'idée d'introduire un facteur de correction carbone (Carbon correction factor ou CCF), destiné à refléter la part réelle de carburants renouvelables déjà consommée dans l’UE. Aujourd’hui, les véhicules thermiques sont encore comptabilisés comme roulant exclusivement aux énergies fossiles, une hypothèse jugée obsolète par les industriels.
Le troisième point soulevé concerne la reconnaissance des modèles alimentés uniquement par des carburants renouvelables comme des véhicules "zéro gramme". Ce qui conviendra tout spécifiquement aux réglementations sur les flottes, qui aspirent à bannir les véhicules à moteur thermique des parcs.
Dans l'avant-dernier point, la VDA exhorte Bruxelles à définir un cadre juridique harmonisé pour ces carburants, fondé sur les critères de durabilité de la directive européenne sur les énergies renouvelables.
Enfin, les signataires ont réclamé de planifier une hausse progressive et réaliste des exigences de réduction du CO2. Les industriels souhaitent ainsi sécuriser les investissements dans de nouvelles capacités de production performantes.
À travers cette prise de position, la VDA voudrait offrir de la visibilité aux industriels automobiles et créer des conditions favorables au développement massif des carburants renouvelables. Elle invite l’Europe, encore une fois, à faire preuve de "neutralité technologique" et à reconnaître officiellement la contribution de ces carburants dans la réglementation, pour exploiter l’ensemble des solutions de décarbonation du transport routier.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
