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Industrie

Accord en vue pour Bosch Rodez

Publié le 29 juin 2018

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Bosch et les organisations syndicales devraient signer un accord permettant de valider l'investissement de 14 millions d'euros de l'équipementier allemand sur le site de Rodez, et ainsi éviter un plan social de 700 emplois.
L'accord débloquerait l'investissement de 14 millions d'euros annoncé par Bosch.

 

La direction de Bosch Rodez (Aveyron) et les syndicats pourraient signer d’ici le 4 juillet un accord de transition qui prévoit le recours à une activité partielle jusqu’à fin 2021 et la recherche de "productions de diversification". Le site d’Onet-le-Château, dédié exclusivement à la fabrication et l’usinage de composants pour les moteurs diesel, est l’une des usines françaises les plus exposées à la baisse accélérée de ces motorisations en France et en Europe. Il emploie 1 545 personnes.

 

Fin janvier 2018, la direction du groupe allemand s’est engagée à investir 14 millions d’euros pour moderniser l’une des deux lignes de production que compte l’usine, sous réserve qu’un accord de compétitivité soit signé par le personnel sur la période 2018-2021. Faute d’accord, l’équipementier a annoncé qu’un plan social portant sur 700 emplois serait lancé d’ici la fin de l’année.

 

Jeudi, à l’issue d’un comité d’entreprise extraordinaire, le syndicat Sud, majoritaire, a déclaré à Reuters qu’il ne s’était pas encore positionné. La CFDT a indiqué qu’elle "devrait signer l’accord". "Nous n’avons pas pu obtenir une suite pour l’usine avec des produits Bosch existants. Il y a une petite chance de maintenir le site avec des projets de diversification. Trois ans de travail, c’est mieux que commencer le PSE dans six mois", dit Jean-Noël Cruilles, délégué syndical CFDT, pour qui un plan de sauvegarde de l’emploi portant sur 700 postes "mettrait en danger le site entier", le privant d’une "taille critique".

 

La CFE-CGC a annoncé dès mercredi qu’elle signerait l’accord, qui, selon elle, donnera "une bouffée d’oxygène au site pour les trois années à venir". De son côté, la CGT s’est engagée dès le 14 juin à ne pas apposer sa signature, faute de "projet industriel d’avenir".

 

La finalisation de cet accord de transition doit déclencher le déblocage de 14 millions d’euros pour "lancer la modernisation d’une ligne de montage d’injecteurs de génération 1 800 bars vers la génération 2 000 bars", précise la CFE-CGC. La direction de Bosch s’est engagée à assurer au site aveyronnais a minima 8 % de la production d’injecteurs vendus sur le territoire européen pour les trois ans et demi qui viennent.

 

Sur le volet de la diversification du site, demandée par l’Etat, l’équipementier pourrait investir jusqu’à 30 millions d’euros pour trouver de nouveaux débouchés qui permettraient d’occuper 300 salariés à l’horizon 2021. En contrepartie, les salariés vont devoir accepter une activité partielle dont le recours sera limité par des arrêts de production à l’occasion des congés, aux deux tiers imposés par la direction, ou encore un accord senior qui sera négocié en septembre 2018.

 

La direction a imposé que les salariés du site de Rodez prennent en charge 50 % du montant du coût résiduel occasionné par les périodes d’activité partielle. Ce montant sera prélevé "au réel sur l’intéressement perçu" durant la période 2018-2021. Les salariés pourraient perdre jusqu’à 900 euros par an, selon les informations des syndicats.

 

Le groupe allemand Bosch est présent en France depuis 1899 où il compte 23 sites et quelque 7 600 salariés. En 2016, Bosch France a réalisé un volume d’affaires de plus de 3 milliards d’euros sur le territoire national. (Reuters)






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