Skoda D&G, plus qu’une mode
En Rhône-Alpes, les Skoda portent la signature D&G Automobiles. Rien à voir avec la griffe du célèbre couturier, mais il n'empêche que le phénomène prend de l'ampleur. Les "D&G", pour "Delorme et Gallo", s'affichent un peu plus chaque jour et dépassent le simple effet de mode. Les 450 immatriculations réalisées l'an passé en sont la confirmation. "Prendre le panneau Skoda il y a sept ans était un pari", témoigne Jérôme Sadé, le directeur du site Skoda d'Ecully, "en 2002, il y avait du travail à faire", se souvient-il. Que de chemins parcourus depuis pour la "petite marque en devenir" qui comptabilisait alors 150 unités à l'année. Ce succès s'explique en partie par la force du groupe Delorme en Rhône-Alpes. 28e au dernier classement des 100 plus grands groupes de distribution du Journal de l'Automobile (n°1050), le groupe présidé par Olivier Delorme n'est en effet pas un figurant dans le microcosme de la distribution automobile. Partenaire de Volkswagen depuis 1993 et le rachat des affaires Bouteille à Lyon, Olivier Delorme a poursuivi son investissement en reprenant tour à tour les marques Audi et Seat avant de négocier un contrat d'exclusivité régionale pour Skoda. L'autre raison réside simplement dans le dynamisme de l'affaire située à l'orée du pôle automobile de la Vaise (Lyon 9e) où le groupe Delorme, comme beaucoup d'autres marques, a élu domicile.
Superbe effet
1 700 m2 de terrain. C'est donc peu de dire que l'espace est compté chez Skoda D&G Automobiles. Alors le concessionnaire, en bonne intelligence avec le constructeur et les architectes, a bâti sur trois étages : au rez-de-chaussée, le showroom de 450 m2 et le magasin de pièces de 150 m2 ; au premier étage se trouve l'atelier de 600 m2 et, sur le toit, de superficie identique, Jérôme Sadé stocke les VN et les attentes de préparation. L'accès se faisant par un ascenseur capable d'accueillir un Q7 ou une A8 limousine. Une solution innovante qui économise l'encombrement d'une rampe d'accès traditionnelle. Skoda D&G engage des frais à la hauteur de ses ambitions. Aujourd'hui le distributeur réalise une pénétration de 0,65 %, bien en deçà du 0,85 % affiché à l'échelle nationale. "Notre objectif est d'atteindre 1 % de part de marché, confie Jérôme Sadé. Le Rhône n'est pas une grande zone de chalandise, en superficie, mais très dense puisqu'il totalise 52 000 voitures par an", poursuit-il. Les résultats de cette fin d'année lui donnent d'autant plus confiance et le poussent à croire en son projet, malgré la "légère baisse" constatée. L'entrée en scène de la Superb n'y est pas étrangère. Arrivée en concession courant septembre avec un objectif de 12 unités sur le dernier trimestre 2008, la berline est déjà synonyme de 41 bons de commande à fin octobre… et les prospects intéressés continuent d'affluer dans le hall pour la découvrir. Et le directeur de commenter : "Avant, les gens entraient chez nous en cherchant une Volkswagen au rabais, désormais ils viennent chercher une belle voiture." Mais il faut un plan produit un peu plus rapide, le concessionnaire insiste sur ce point. Vieillissante, l'Octavia souffre en attendant son facelift et perd plus d'un tiers de ses volumes en comparaison à 2007. Le petit SUV, Yeti, devrait lui s'affirmer comme un outil marketing, quand le monospace à l'étude comblera un vrai manque.
VO et financement, les axes de progrès
A cause d'un parc roulant trop faible, l'activité atelier tourne au ralenti, à 8 entrées par jour. Pour ce qui a trait au poste PR, il est soumis à une gestion de groupe limitant donc la valeur du stock à 70 000 euros. L'énergie des hommes se concentre donc sur la fidélisation et sur la conquête du marché des professionnels. Cependant, le taux de pénétration dans le financement de 25 % révèle des carences chez les vendeurs. D&G Automobiles ne s'en cache pas et fait des efforts en conséquence. Heureusement, Jérôme Sadé et ses hommes performent sur la vente aux entreprises. Au rayon des VO, tout reste à faire. D&G n'a pas de politique propre et revend 60 à 70 % des produits à marchands. Le distributeur vient d'ailleurs à peine de souscrire à la charte qualité. Là aussi le manque de place est incriminé. "Bientôt nous serons à 50-50", rassure le concessionnaire. En attendant Skoda D&G étudie ses possibilités d'expansion. Il y a sept ans, c'était un pari, aujourd'hui il se murmure qu'Olivier Delorme serait à la recherche d'un terrain pour implanter un deuxième site plus spacieux. Le nom de Vénissieux, l'autre pôle automobile lyonnais, reviendrait assez fréquemment. Skoda y côtoierait notamment des acteurs tels que Nissan du groupe Bernard, BMW 6e Avenue, GM Atlantic Automobile ou Renault RR.
FOCUSSkoda D&G Automobiles en 2007 • Date de création : 1997 |
Photo : Avant la reprise des affaires du groupe Rocle, D&G Automobiles était la seule concession Skoda exclusive d'Olivier Delorme.
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