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Distribution

Romain Weill, Cazoo France : "Les anciennes concessions peuvent être des opportunités"

Publié le 20 avril 2022

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Directeur de la filiale française de Cazoo, Romain Weill fait un point d'étape sur le chantier d'installation de la marque en France. Sur le front de la logistique, il recherche de l'immobilier pour la plateforme spécialisée dans les véhicules d'occasion. En parallèle, il prépare une offensive commerciale pour la rentrée de septembre 2022.
Romain Weill, directeur de Cazoo France.

Journal de l'Automobile. Vous avez été nommé à la tête de Cazoo France cet hiver. Que pouvez-vous nous dire de vos priorités ?

Romain Weill. A ce jour, nos équipes sont majoritairement concentrées sur l'expérience des consommateurs. Nous faisons de leurs appréciations sur la plateforme TrustPilot notre premier indicateur de performance. La note est à ce jour de 4,6 et nous en sommes satisfaits car il n'y aura pas de réussite dans le secteur de l'occasion sans une expérience client irréprochable qui crée de la confiance.

 

JA. Et qu'en est-il d'un point de vue commercial ?

RW. Nous allons véritablement mettre un coup d'accélérateur en septembre, ce qui va correspondre au début de de nos contrats de sponsoring dans le football professionnel, qui apporteront un maximum de visibilité (Cazoo a signé avec l'Olympique de Marseille et Lille, ndlr). D'ici là, il y aura des campagnes de publicité en télévision après la période de Pâques, une accentuation des efforts sur internet avec des achats de mots clés et un renforcement de la présence sur La Centrale.

 

JA. Selon votre fondateur, interrogé dans nos colonnes en décembre 2021, il est question de dupliquer le modèle. Où en êtes-vous de votre schéma logistique ?

RW. Pour le moment, nous effectuons toutes les livraisons à domicile car nous ne disposons pas encore des Customers Care Centers, ces points physiques qui servent de hub logistique, de lieu de livraison, de SAV et de petit atelier mécanique. Nous entamons notre phase de recherche pour les implantations. Il nous faut de l'espace. Les anciennes concessions peuvent donc être des opportunités, mais Cazoo ne s'interdit pas d'être créatif en la matière.

 

A lire aussi : Cazoo boucle une levée de fonds pour financer sa croissance

 

JA. Et en ce qui concerne les collaborations extérieures…

RW. Nous ne communiquons pas sur les partenariats. En matière de logistique, nous sommes surtout à la recherche de camions et d'employés pour assurer les livraisons. La politique de Cazoo repose sur le recrutement en interne pour minimiser la dépendance à des prestataires extérieurs. Ce qui évidemment a un coût plus important, mais nous l'assumons.

 

JA. Faites-vous évoluer le modèle britannique pour l'ajuster à la réalité de la France ?

RW. Je ne vois rien dans le schéma originel qui ne s'applique pas à la France. Il y a peut-être, en revanche, une différence dans le comportement d'achat. Chez nous, comme en Allemagne d'ailleurs, les consommateurs de véhicules d'occasion prêtent plus d'attention aux équipements de confort à bord, alors que les Anglais accordent davantage d'importance à l'extérieur.

 

JA. Comment fonctionnez-vous pour vous approvisionner en conséquence ?  

RW. Nous privilégions les canaux européens. Nous serons partout, sur tous les terrains. Aucun canal ne va échapper à notre vigilance. Ensuite, nous fonctionnons comme un vaste ensemble, c'est-à-dire que toutes les filiales se coordonnent et partagent leur stock. Une stratégie paneuropéenne qui ouvre un sujet de logistique intégrée pour faciliter les transferts. Un client Cazoo consulte une offre continentale et non locale.

 

Nous accordons la priorité au lancement d'une offre d'abonnement en France

 

JA. Pensez-vous au rachat cash à particulier ?

RW. Nous savons faire des reprises lors des actes de vente d'un véhicule d'occasion. La proposition de rachat cash viendra plus tard, certainement en 2023. Chez Cazoo, un trimestre calendaire correspond pratiquement à une année de travail dans une entreprise classique. Une formule pour dire que nous établissons des objectifs forts à court terme et que nous nous employons à les atteindre rapidement.

 

JA. Qu'avez-vous donc fixé comme priorité du prochain trimestre ?

RW. L'abonnement. Nous accordons la priorité au lancement d'une offre d'abonnement en France. Ce sera un véritable défi et Cazoo France sera alors à la pointe dans le groupe. D'autres moyens de financement doivent cependant être considérés, mais le potentiel est selon nous très fort sur ces formules innovantes.

 

JA. C'était le but du rachat de Drover, spécialiste du genre. Les équipes sont-elles restées en place ?

RW. Drover était très présent outre-Manche, mais effectivement nous avons gardé une part des effectifs français qui ont souhaité continuer l'aventure. En tant que directeur de filiale de Cazoo France, je peux donc être confiant dans la conduite de ce projet.

 

JA. Un mot sur les premiers volumes de vente de Cazoo France...

RW. Nous ne sommes pas focalisés sur ces statistiques. Il faut avant tout instaurer de la confiance. Je ne saurais même pas vous donner le prix moyen des VO achetés sur la plateforme. Une donnée qui, en plus, ne veut pas dire grand-chose, car nous pourrions influencer ce montant en mixant différemment l'offre. Notre priorité doit donc être la satisfaction des consommateurs.

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