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Distribution

Retrofuture se lance dans une deuxième levée de fonds

Publié le 22 juillet 2020

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
L'entreprise spécialisée dans la reconversion des véhicules thermiques en électriques vient de prendre ses quartiers à Bordeaux. Elle sait cependant que pour se développer, le nerf de la guerre sera sa capacité à financer les opérations d'homologation.
Retrofuture comptera 6 employés à la rentrée à la faveur d'une campagne de recrutement. Tous seront installés à Bordeaux.

 

Le million d'euros collecté en 2019 est utilisé savamment, mais Retrofuture va devoir repartir en quête de fonds. Tel est le propos tenu par Arnaud Pigounides, le fondateur de l'entreprise spécialisée dans la conversion des véhicules thermiques en électriques (retrofit). Après avoir levé 1 million d'euros l'an passé, il contacte désormais les investisseurs en vue d'injecter 7 millions d'euros dans son activité.

 

Et pour cause, la législation qui a fait entrer la conversion dans les textes, en avril dernier, impose que les homologations soient réalisées par type de véhicule. "Si nous obtenons la certification pour une Peugeot 504, nous ne pouvons intervenir sur une Peugeot 505", résume le fondateur de Retrofuture. Or, pour homologuer un véhicule il faut compter 70 000 à 100 000 euros pour les tests de batteries et 30 000 euros de plus environ pour le système complet embarqué sur le véhicule. "Nous cherchons des solutions avec l'Utac, mais à ce rythme, notre catalogue demande un investissement d'environ 1,5 million d'euros", donne comme estimation Arnaud Pigounides.

 

Les 7 millions d'euros ne seront pas de trop pour l'entreprise qui au terme de sa campagne de pré-vente de véhicules transformés a comptabilisé 2 millions d'euros de chiffre d'affaires. "Nous savons que la demande augmente, chez les particuliers comme dans les flottes qui sous la pression de la Loi Mobilités (LOM) s'emploient à migrer leur parc vers des véhicules électriques. L'argent doit traduire l'ambition de répondre à ce marché naissant dont on pense légitimement qu'il représentera 2 à 3 % du parc dans quelques années, soit des millions de véhicules à convertir", prône le fondateur.

 

Contacts avec un financeur et un assureur

 

Alors que l'Ademe vient de commander une étude indépendante sur l'impact de la conversion en électrique, en qualité de président de l'association Aire, représentante de la filière, Arnaud Pigounides regrette cependant le mutisme des ministères de référence. Aucun n'a pris la parole en faveur de cette filière, alors qu'il existe des primes et aides à l'achat. Il faudrait attirer l'attention des consommateurs et accroitre les volumes pour faire chuter les prix. Par rapport aux constructeurs, Retrofuture paye encore trois fois plus cher les batteries à monter sur les véhicules.

 

Ce qui amène à la problématique de coût pour le consommateur final. Un dossier sur lequel s'est penché le fondateur de Retrofuture. Il avance avec "un gros acteur du financement automobile" sur un accord qui vise à proposer des solutions de crédit aux acquéreurs de véhicules transformés ou qui veulent financer la procédure. Aucune LCD ne devrait être possible pour des raisons fiscales. Dans un autre registre cela pourrait-il profiter aux gestionnaires de flotte ? L'avenir le dira. "Nous sommes également en contact avec un assureur", ajoute-t-il comme mieux faire comprendre qu'il prépare le terrain avant les premières livraisons, attendues en avril 2021. A moins qu'il ne révèle sans le vouloir les pistes d'investisseurs à voir entrer lors du prochain tour de table.

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