Questions à Didier Chabrier
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Vous représentez 13 marques au sein de cette Cité de l’Automobile, mais on imagine que d’autres distributeurs sont également tentés de vous rejoindre ?
DIDIER CHABRIER. Nous savons que le distributeur Peugeot (groupe Dumas) a acheté un terrain, c’est donc pour s’y installer. Le groupe Maurin (Ford, Nissan et Suzuki à Carcassonne) devrait également nous rejoindre. Enfin, Mercedes (groupe Ludovic Garcia) serait aussi tenté. A terme, la Cité de l’Automobile devrait représenter près de 70 % de la distribution locale.
JA. Quelle a été votre réflexion initiale pour ce projet ?
DC. Dans une ville comme Carcassonne, nous aurions très bien pu exister, mais uniquement avec des marques telles que Citroën et Volkswagen/Audi. Cependant, et étant titulaires d’autres panneaux, nous nous sommes demandé comment mieux exploiter certaines marques qui souffrent du fait d’être isolées. Il nous est apparu évident qu’en les ramenant au sein d’un seul et même pôle, nous leur offririons une meilleure visibilité. Aujourd’hui, avec un seul et même site dédié à l’automobile, la situation devient plus rassurante car tout le monde bénéficiera des mêmes synergies, de la même offre et du même appel client.
JA. Il n’y a pas que le VN dans ce projet puisque le VO aura également une place prépondérante…
DC. Effectivement, dans le cadre d’un site isolé, un distributeur ne peut qu’installer une quinzaine de véhicules devant sa concession. Ici, ce même distributeur offrira une visibilité de 250 VO devant sa porte. L’effet d’offre sera plus séduisant.
JA. Comment organiserez-vous cette offre VO, justement ?
DC. Nous respecterons chacune des politiques VO des marques, mais au sein d’une seule et même structure avec un seul responsable VO et des vendeurs sous la responsabilité de cette même personne. Sans oublier l’enseigne Auto Discount, qui commercialisera des VO à moins de 7 000 euros sur un autre site juxtaposé. Avec une telle organisation, nous comptons gagner du temps et de l’argent sur la remise en état des véhicules tout en souhaitant que les estimations de reprises soient réalisées par une seule personne.
JA. Vous avez également évoqué un SAV low cost ?
DC. En effet. Nous allons ériger un petit bâtiment sur le site d’Auto Discount qui nous servira à remettre en état les VO avec, en outre, deux baies supplémentaires qui seront aussi utiles aux clients. Avec une enseigne Auto Discount commercialisant des VO et de la réparation low cost, nous attirerons plus facilement la clientèle.
JA. Pensez-vous que ce concept constitue une nouvelle tendance à suivre dans la distribution automobile d’aujourd’hui ?
DC. Oui et non. A Perpignan, au regard des installations que je possède, je ne reproduirai pas forcément ce même schéma. Chaque affaire peut y vivre seule car elle commercialise des volumes suffisants. En revanche, à Carcassonne, ville plus petite, nous n’avons pratiquement pas le choix car beaucoup de marques sont condamnées à ne pas y rester, dans le contexte actuel. On peut faire un parallèle avec les agents. Dans de nombreuses bourgades, seuls les agents des marques françaises subsistent.
A mon avis, ce type de pôle automobile semble évident là où le marché local se situe entre 4 000 et 5 000 VN pour des villes de 50 000 habitants. Je pense que c’est aujourd’hui la meilleure réponse pour une ville comme celle-ci, où nous avons investi pour les vingt ans qui viennent.
JA. Quel sera le poids de la Cité de l’Automobile sur une année ?
DC. Si tout fonctionne bien, nous devrions commercialiser 2 300 VN, 1 400 VO à particuliers (900 VO à marchands) pour un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros. En gros, nous réaliserons 12 % de CA de plus qu’auparavant et, par les temps qui courent, c’est bon à prendre.
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