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Distribution

Pourquoi les VE ne percent-ils pas sur le marché de l'occasion ?

Publié le 12 mai 2015

Par Benoît Landré
3 min de lecture
Dans une récente étude, le groupe Autovista démontre que les électriques ne constituent qu’un épiphénomène sur le marché VO. Explications.

Même si les volumes restent encore marginaux, les ventes de voitures électriques neuves progressent de mois en mois sur le marché français. De quoi soulever logiquement la question de la revente de ces produits. Renault avait dessiné dès 2012 les contours d'une offre dédiée aux produits électriques au sein de son label Renault Occasions. Or, cette nouvelle signalétique reste assez peu visible aujourd'hui au sein des affaires de la marque au losange. "Aujourd'hui, un VE d'occasion au sein d'une affaire est une 'patate chaude'. Aussi ai-je demandé au constructeur qu'il nous livre des véhicules afin de renforcer nos connaissances, de gagner en professionnalisme, pour ensuite faire remonter notre expérience", confiait l'an passé un responsable occasion de groupe.

"Qu’advient-il des véhicules électriques sur le marché VO ?", soulève ainsi Autovista dans une récente étude. Deuxième modèle le plus vendu en France, la Leaf "est pratiquement introuvable sur le marché de la seconde main hexagonal car elle s’exporte très bien vers les pays scandinaves, notamment la Norvège, explique la filiale d’Eurotaxglass's. Les incitations gouvernementales à l’achat de voitures électriques y sont encore plus élevées qu’en France et les différents avantages dont elles bénéficient (exemption totale de péages, stationnement et recharges publiques gratuits, autorisation d’emprunter les couloirs de bus…) assurent leur succès. Et, surtout, ces incitations sont également valables pour les VO".

En revanche, la Zoé et la Lea Flex ne rencontrent pas le même succès à l'export, car ce modèle reste la propriété du bailleur. "L’acheteur du VO doit donc reprendre le contrat du précédent propriétaire ou en souscrire un nouveau : un réel obstacle au départ hors de l’Hexagone. Une simple consultation des annonces publiées sur Internet permet d’ailleurs de constater qu’on trouve en France beaucoup plus de Zoé d’occasion que de Leaf…", rapporte l'étude.

Des tendances qui impactent dès lors les valeurs résiduelles (BtoB). Ainsi, à 36 mois/30000km, une Leaf se reprend à 39% du prix neuf, soit 14000€, tandis qu’une Leaf Flex se reprend à 43%, soit 12800€.

Autovista souligne toutefois que la propriété des batteries ne suffit pas forcément à déclencher l’achat. "Ainsi, les Citroën C-Zero et les Peugeot iOn sont littéralement bradées par les vendeurs professionnels. Dans leur cas, il faut certes y voir une faible attractivité des produits, mais aussi le fruit d’une politique commerciale qui a déjà considérablement entamé leur image sur le marché VN où ils ne sont, de toute façon, guère visibles (154 et 163 immatriculations, respectivement, en 2014)."

Enfin, les incitations et les promotions sur les véhicules électriques neufs sont telles que l'achat d'un VO électrique se révèle moins avantageux.

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