Portrait de Véronique Pemzec, concessionnaire : Tonnerre de Brest
...avec son frère Luc, 5 sites dans les marques Volvo, Land Rover et Jaguar qui s'étendent de Redon à Brest en passant par Vannes, Lorient et Quimper. La concessionnaire est arrivée dans l'entreprise pour épauler son frère mais également sa mère Thérèse-Anne alors que le papa venait de faire jouer ses droits à la retraite. Avant cela, Véronique Pemzec a travaillé 12 ans comme salariée d'une SSII parisienne. "J'avais toujours vécu en Bretagne au sein de ma famille. A une époque, j'ai eu besoin de quitter ce cocon familial pour découvrir autres choses", explique-t-elle. Elle a eu le temps de découvrir le charme de la capitale, de rencontrer son mari et de fonder une famille. Mais rapidement les affaires Pemzec vont se développer : "Avant 2000 déjà, nous avions envisagé d'agrandir notre site de Vannes. Peu à peu, Volvo nous a proposé de reprendre Lorient et le département du Finistère. C'est alors que l'idée de constituer une plaque bretonne avec la marque Volvo notamment est venue. J'ai ainsi choisi de m'investir dans le groupe." La jeune femme a dû convaincre sa famille pour la suivre dans son idée de reprendre l'entreprise et de "quitter Paris pour rejoindre Brest…"
Une mère dans le milieu très présente
Quand elle revient sur ces cinq premières années en tant que concessionnaire, Véronique Pemzec juge le bilan plutôt satisfaisant mais avoue toutefois qu'elle a dû passer par certaines étapes, nécessaires. "Ce fut fatigant, je découvrais le métier. Mais ma mère, très présente, m'a appris les rudiments de la profession et s'est occupée peu à peu de nous transmettre, à mon frère et moi, les rênes de l'entreprise." La jeune concessionnaire reconnaît que son adaptation au sein de l'entreprise fut aisée : fille des dirigeants certes mais également volontaire et passionnée. C'est en revanche les regards de certains clients qui lui ont posé plus de problèmes. Elle s'en amuse aujourd'hui :
FOCUSGroupe Pemzec Luc Pemzec (P-dg) et Véronique Pemzec (DG) - Brest, - Quimper, - Vannes, - Lorient, - Redon. Volvo, Land Rover, Jaguar |
Pas de distinction entre hommes et femmes, c'est l'expérience qui fait la différence
Véronique Pemzec ne fait aucune différence entre hommes et femmes dans sa profession. Quand on lui demande l'avantage d'être une femme, elle répond avec un sourire amusé : "et quel est l'avantage d'être un homme ?"... Une réponse qui donne une impression du caractère bien trempé de la jeune dirigeante. Elle reste persuadée que dans le monde de l'entreprise, il ne s'agit pas d'une histoire d'hommes ou de femmes. "Quand je suis arrivée au sein de la concession, j'étais la plus jeune, inexpérimentée, rien à voir avec mon statut de femme."
Aujourd'hui, l'expérience est là. Véronique Pemzec dirige, avec son frère, d'une main ferme son groupe. D'ailleurs, elle compare souvent avec celui-ci sa façon de diriger les affaires et quelques différences existent. "En cas de conflit, mon frère ira au clash, au conflit. Moi, en revanche, j'essaie d'être plus diplomate, je ne suis pas autoritaire. J'essaie toutes les voies possibles et imaginables, ce n'est qu'après que je prends une décision", explique-t-elle, tout en relevant également ses limites : "Je prends trop de temps pour décider, je ne tranche pas rapidement alors qu'un chef d'entreprise doit aller vite dans ce domaine. Mais je pense que cela viendra avec le temps."
Quant à l'automobile, jamais Véronique Pemzec n'en a fait une montagne. Ses parents étaient déjà concessionnaires lorsqu'elle est venue au monde. La distribution automobile et les voitures ont toujours fait partie de sa vie. "Lorsque nous étions petits avec mon frère, nous nous amusions à deviner quelle voiture passait au loin…", se souvient-elle. Le fait d'être une femme concessionnaire ne la dérange pas le moins du monde. Au contraire. "Surtout quand on travaille pour une marque comme Volvo : Maria Stenström en est l'exemple. Sans parler d'une des équipes de designers composée uniquement de femmes", ajoute la dirigeante. Avec ses collègues distributeurs, la prise de contacte fut plus délicate. Si lors des conventions Volvo, Véronique Pemzec a toujours été bien accueillie, sa mère est longtemps restée trésorière du groupement, ce fut en revanche plus délicat avec les concessionnaires locaux de Brest ou de Quimper : "Lors de ces réunions, les concessionnaires avaient l'habitude de se rencontrer, ils se connaissaient tous. Quand je suis arrivée, ces hommes montraient une certaine gêne à l'idée de voir une femme assister à leur réunion. Aucun n'osait s'asseoir à mes côtés, j'avais vraiment l'impression de les déranger. Aujourd'hui, ils se sont habitués à ma présence, ils savent qui je suis. De mon côté, j'ai également dû m'adapter et m'intégrer."
La concessionnaire aime son métier, elle se dit d'ailleurs très fière d'être chef d'entreprise. Mais si sa vie professionnelle est pour l'heure réussie, elle le doit peut-être également à un bon équilibre dans sa vie privée. "Mon mari est formidable, il a bien voulu changer ses habitudes et même sa vie professionnelle pour s'adapter à ce que je voulais faire. En outre, nous avons dû adapter nos emplois du temps, délirants, pour élever le mieux possible nos enfants", explique-t-elle. Le mari aime les voitures lui aussi. Il possède ainsi une vieille Jaguar Type E, qu'il affectionne particulièrement. Quant aux deux enfants de 6 et 9 ans, ils posent aujourd'hui des questions sur les voitures aussi bien au papa qu'à la maman. Véronique Pemzec est d'ailleurs assez fière que ses enfants reconnaissent les marques des voitures vendues dans la concession. La génération suivante sera-t-elle celle qui assurera la continuité des affaires Pemzec ? "A mon époque, ce genre de transmissions du patrimoine est fréquent. Demain, je ne sais si mes enfants aimeront l'automobile et surtout s'ils auront envie d'y travailler. On verra…". Véronique Pemzec ne s'est pas encore projetée. Pour l'heure, c'est la santé de son entreprise qui compte. L'avenir proche sera consacré à remettre aux normes certains sites et à faire quelques aménagements sur d'autres. Ensuite ? "Je ne sais pas mais même une fois l'entreprise stabilisée, je trouverais sûrement quelque chose à faire. Je ne lâcherais rien…". C'est tout dire de l'énergie qui anime cette jeune dirigeante.
Tanguy Merrien
ZOOMEt quel est l'avantage d'être un homme ? De moins en moins réalité Une V70 pour ma famille et une Jaguar XK pour mon ego. Une Mini. Un Range Rover. Avec chauffeur. Difficile d'en trouver une. Celle qui répond à tous les besoins. Les deux. Dessiner des bijoux. |
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