Mobilians dévoile son premier baromètre du véhicule industriel
"Beaucoup de choses se font dans ce métier, mais peu parlent vraiment de la distribution poids lourd. Nous avons voulu pallier ce manque." Nicolas Lenormant, président du métier véhicules industriels de Mobilians, explique les raisons de la sortie du tout premier numéro du "Panorama de la filière véhicules industriels et utilitaires", réalisé conjointement par le syndicat professionnel et la FFC Constructeurs. Ils sont allés chercher des données factuelles issues des organismes publics, et non des enquêtes réalisées sur la base d'un panel restreint. L'objectif est de réitérer ce baromètre chaque année pour avoir un état des lieux précis de la distribution, carrosserie et réparations des PL et des VUL.
Le parc roulant français est ainsi constitué (chiffres de 2022) de 307 433 camions, 219 834 tracteurs routiers et 89 200 VASP lourds (véhicules automoteur spécialisés, à savoir les ambulances, camping-cars, dépanneuses, bennes à ordures, tracteurs et remorques agricole, etc). L'âge moyen du parc poids lourd était de 9,2 ans en 2022 (11,1 ans pour les porteurs, 5,6 ans pour les tracteurs). "Sur les 10-20 dernières années, les immatriculations de VN sont en baisse, avec pour conséquence un parc vieillissant", remarque Nicolas Lenormant.
Prime au poids
En effet, la moyenne des immatriculations à vingt ans avoisine les 46 500 VI, contre moins de 46 000 pour la moyenne à dix ans. En 2023, la barre des 45 000 devrait être péniblement atteinte. On notera cependant un paradoxe : sur douze mois glissant, à fin août 2023, on recensait 50 334 immatriculations. Explication de Nicolas Lenormant : "Beaucoup de transporteurs ont immatriculé avant le 21 août pour pouvoir le faire avec les anciens tachygraphes." La législation oblige désormais la présence du nouveau tachygraphe intelligent SMT2 sur les véhicules nouvellement immatriculés. Or, les pénuries de composants les rendent difficiles d'accès. Si l'Europe a préconisé de repousser l'obligation à la fin de l'année, la France n'a pas encore suivi le mouvement. "Entre 5 000 et 10 000 vont se retrouver bloqués à cause de cela", prévoit le président du métier VI de Mobilians.
Si l'on prend les chiffres par PTAC (poids total autorisé en charge), on remarque que les porteurs connaissent une stabilité sur les dix dernières années. Les 7,5 à 26 tonnes sont en nette perte de vitesse, avec environ 26 500 immatriculations de moins en 2021 qu'en 2011. À l'inverse, en 2021, 9 500 camions 26-32 tonnes et 20 393 +35 tonnes supplémentaires ont été immatriculés par rapport à 2011.
"Porteurs ou semi-remorques, ce qui tire encore les immatriculations reste le transport de marchandise, devant les bennes et le transport à température dirigée. Ces trois catégories concentrent plus de 60 % des immatriculations", ajoute Nicolas Lenormant.
L'électrique encore très faible
Sur un plan énergétique, le Panorama Mobilians-FFC Constructeurs montre que non seulement le parc reste majoritairement diesel, mais les immatriculations aussi : 93,7 % des immatriculations de VI en 2022 étaient des diesel. Le GNV représentait 3,9 %, et l'électrique 0,3 %. Une part qui pourrait monter à 1 % en 2023.
"L'achat de camion électrique est presque uniquement motivé par les aides de l'État. Sans aide, les transporteurs n'iront pas. Et les enveloppes restent très faibles : un appel à projet de 40 millions d'euros pour des véhicules de 300 000 euros pièce ne permet pas de financer beaucoup de camions. C'est la réglementation qui finira par pousser les choses", conclut Nicolas Lenormant.
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